Affaire Hassan Ruvakuki : les autorités burundaises s'embourbent dans l'injustice
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Reporters sans frontières dénonce résolument l'acharnement dont font preuve les autorités burundaises à l'encontre de Hassan Ruvakuki. Emprisonné depuis le 28 novembre 2011, ce correspondant du service en swahili de Radio France Internationale (RFI) et journaliste de la radio Bonesha avait déposé une demande d'une libération conditionnelle. Le 19 février 2013, une annonce du ministère de la Justice et la répression d'une manifestation sont venues mettre un terme à cet espoir.
"L'acharnement judiciaire contre Hassan Ruvakuki place les autorités burundaises dans une position intenable", constate Reporters sans frontières. "La répression violente d'une manifestation pacifique demandant la libération de Hassan Ruvakuki prouve qu'elles sont prêtes à tout pour justifier leur démarche. Méprisant les arguments juridiques, la mobilisation de la profession et les dénonciations des diplomates sur place, elles utilisent tous les moyens à leur disposition pour ne pas avoir à admettre leur erreur. Il est temps que les autorités burundaises cessent de s'embourber dans cette intolérable injustice et ordonnent la libération immédiate de Hassan Ruvakuki".
Hassan Ruvakuki est accusé de complicité avec un groupe rebelle pour s'être rendu en Tanzanie, en novembre 2011, afin de couvrir la naissance d'un mouvement d'insurrection. Le journaliste, emprisonné depuis le 28 novembre 2011, avait été condamné en première instance à la prison à perpétuité pour "terrorisme". Après une requalification des charges en "participation à une association formée dans le but d’attenter aux personnes et propriétés" et plusieurs ajournements d'audience, la Cour d'appel avait commué la sentence en trois ans de prison ferme. Sourd aux protestations internationales, le ministère de la Justice a utilisé le prétexte d'un pourvoi en cassation par le ministère public pour s'opposer à la libération conditionnelle du journaliste. Le pourvoi n'a cependant pas été notifié à l'avocat de Hassan Ruvakuki.
Quelques heures avant cette déclaration du ministère de la Justice, la police de Bujumbura a violemment dispersé des journalistes qui, pour la quatrième fois, manifestaient pacifiquement en demandant la libération de leur collègue. Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Plusieurs sources rapportent que des journalistes, qui portaient un t-shirt à l'effigie de Hassan Ruvakuki, ont été violentés, et Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la presse du Burundi, a été temporairement interpellé.
Le correspondant de RFI bénéficie d'importants appuis internationaux, diplomatiques, journalistiques et citoyens, prêts à manifester leur soutien à un journaliste qui ne faisait que son travail en allant chercher l'information à sa source. Une pétition demandant la libération de Hassan Ruvakuki a d'ores et déjà recueilli plus de 2500 signatures et l'appui d'une vingtaine de médias internationaux.
Signez la pétition. Toute l’information sur l’affaire Hassan Ruvakuki, depuis son arrestation en novembre 2011. En savoir plus sur la liberté de la presse au Burundi. Photo : Manifestation du 19 février 2013, à Bujumbura, demandant la libération de Hassan Ruvakuki (Esdras Ndikumana / AFP)
Signez la pétition. Toute l’information sur l’affaire Hassan Ruvakuki, depuis son arrestation en novembre 2011. En savoir plus sur la liberté de la presse au Burundi. Photo : Manifestation du 19 février 2013, à Bujumbura, demandant la libération de Hassan Ruvakuki (Esdras Ndikumana / AFP)
Publié le
Updated on
20.01.2016