RSF salue la libération des trois journalistes séquestrés en Colombie

Reporters sans frontières se félicite de la libération de Salud Hernández-Mora, correspondante du quotidien El Mundo en Colombie, du reporter Diego D’Pablos et du cameraman Carlos Melo, de la chaîne de télévision colombienne RCN, et fait part de son soulagement de les savoir tous trois sains et saufs.

La journaliste hispano-colombienne Salud Hernández-Mora, disparue le samedi 21 mai à Catatumbo, une zone occupée par plusieurs groupes armés proche de la frontière vénézuelienne (où elle s’était rendue pour réaliser une série de reportages), a été libérée dans la soirée du 28 mai 2016. Quelques heures plus tard, Diego D’Pablos et Carlos Melo, envoyés spéciaux pour la chaine TV colombienne RCV, étaient à leur tour libérés. Le groupe armé ELN (Ejército de Liberación Nacional) est à l’origine de ces séquestrations.


Diego D’Pablos et Carlos Melo s’étaient rendus à Catatumbo le 23 mai pour obtenir des informations sur la disparition de Salud. Ils ont passé 4 jours entre les mains de l’ELN.


Les trois journalistes ont subi le même sort la nuit de leur disparition : ils ont d'abord été contraints de suivre un chemin pendant plusieurs heures, puis de changer régulièrement de position pour éviter d’être localisés par l’Armée colombienne.


La médiation de la ‘Defensoría del Pueblo’ (Défenseur du peuple)- rattachée au Ministère Public colombien- et de l’Eglise catholique a été décisive dans ces libérations.


Dans sa première interview post-libération, accordée au quotidien colombien El Tiempo, pour lequel elle collabore, Salud a confirmé avoir été retenue contre sa volonté: “Je leur ai toujours dit (ndlr: à l’ELN) que, quelque soit leur façon de présenter les choses, j’était véritablement séquestrée.” La journaliste a également dénoncé “une très grave erreur de l’ELN, en pleine période de négociation des accords de paix avec le gouvernement”.


Les guerrilleros de l’ELN ont de leur côté décrit ces séquestrations comme des “actions de routine pour neutraliser l’infiltration de l’ennemi dans la zone".


La libération de Salud Hernandez Mora et des journalistes colombiens a mis fin à une semaine d’incertitude et d’angoisse, nous espérons ne pas avoir à revivre ce genre de situation dans le futur. L’ELN et les autres groupes armés qui opèrent en Colombie doivent renoncer immédiatement à séquestrer les journalistes, qui ne font que leur travail d’information. Les journalistes travaillant dans les zones de conflit se retrouvent dans des situation d’insécurité extrême : il est essentiel que leur protection soit assurée par le gouvernement, déclare Malén Aznárez, présidente de Reporters sans frontières Espagne.


Récemment, RSF a demandé la création d’un Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la sécurité des journalistes.


La Colombie occupe la 134ème place (sur 180) au Classement mondial de la liberté de la presse 2016 établi par RSF.

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Mise à jour le 30.05.2016