RSF appelle la Chine à libérer les proches de journalistes du service ouïgour de RFA
RSF appelle Pékin à cesser les rétorsions sur les proches des journalistes du service ouïgour de Radio Free Asia et à libérer sans délai ceux qui sont détenus.
Le média public américain Radio Free Asia (RFA) a récemment lancé un appel à l’aide face au harcèlement croissant dont font l’objet, en Chine, les familles des journalistes de son service ouïgour. Cette langue turcophone est parlée dans le Xinjiang (ouest), une province autonome chinoise à majorité musulmane qui est le théâtre d’une violente campagne de répression religieuse et culturelle sous le prétexte d’une “guerre contre le terrorisme”.
“S’attaquer aux familles de journalistes pour les empêcher de faire leur travail est un acte d’une grande lâcheté, en violation du droit international aussi bien que de la constitution chinoise, s'indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). La communauté internationale doit faire pression de toutes les manières possibles pour que le pouvoir chinois cesse immédiatement ces cruelles mesures de rétorsion”.
Alors que les autorités multiplient les obstacles pour empêcher les journalistes étrangers d’enquêter dans cette province, RFA est une précieuse sources d'informations grâce au travail de quatre journalistes d’origine ouïgour: Shohret Hoshur, Ulchehra Hoja et Amatjan Juma, citoyens américains, et Kurban Niyaz, titulaire de la carte verte. Le harcèlement contre leurs familles, qui dure depuis plusieurs années, s’est aggravé ces derniers mois avec la disparition ou l’arrestation de plusieurs dizaines de leurs proches.
La vengeance sur la famille est un des leviers de prédilection du pouvoir chinois pour faire taire ses opposants. En septembre dernier, Li Huaiping, l’épouse d’un journaliste américain d’origine chinoise a ainsi été enlevée à son domicile à Guangzhou (sud) et reste détenue dans le but d’empêcher son mari de publier des révélations sur le président Xi Jinping.