Chine: RSF exige la libération de l’épouse du journaliste Chen Xiaoping
RSF appelle à la libération immédiate de Li Huaiping, l'épouse du journaliste sino-américain Chen Xiaoping. Ce dernier dénonce une manoeuvre de Pékin pour l’empêcher de publier des révélations sur les dirigeants chinois.
Le 18 septembre dernier, Li Huaiping a été enlevée à son domicile de Guangzhou (sud), après avoir envoyé à son époux un texto de détresse. Ce dernier, le journaliste américain d’origine chinoise Chen Xiaoping (Sam Chen), était sur le point de réaliser son sixième et dernier entretien avec Guo Wengui, un milliardaire chinois réfugié aux États-unis qui a plusieurs fois menacé de faire des révélations sur les dirigeants chinois. Bien que Li Huaiping pouvait résider de façon permanente aux États-Unis depuis fin 2016, elle restait en Chine pour s’occuper de sa mère et avait vu son passeport confisqué par les autorités chinoises quelques jours avant son enlèvement.
Le journaliste, basé à New York et qui travaille depuis 2012 pour le groupe d’information Mirror Media, avait d’abord tu cette disparition, en espérant que son épouse serait relâchée. Le 13 janvier dernier, toujours sans nouvelles, il s’était finalement résolu à publier une lettre ouverte au président Xi Jinping. Le lendemain, l’épouse était réapparue dans une vidéo YouTube, critiquant d’une voix robotique les activités de son mari et assurant avoir coupé contact à cause de ses "sentiments”. Chen Xiaoping pense que les autorités chinoises l’ont enlevée pour le dissuader de publier ses entretiens avec Guo Wengui.
“L’enlèvement et la détention au secret sont devenus une habitude du régime chinois et il fait peu de doute que Li Huaiping a été prise en otage pour empêcher son mari de publier des révélations, estime Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). RSF exige la libération immédiate et inconditionnelle de Li Huaiping et appelle la communauté internationale, et notamment les autorités américaines, à faire pression sur Pékin”.
Depuis l’accession du président Xi Jinping à la tête de l’État chinois, en 2013, la pratique de l’enlèvement a été institutionnalisée sous la forme de la “résidence surveillée dans un endroit désigné”, un système qui prive les prévenus de leurs droits constitutionnels et permet tous les abus dont la torture, les mauvais traitements et la privation de soins. La Chine occupe le bas du classement RSF de la liberté de la presse (176e sur 180 pays).