Chine: le journaliste Zhen Jianghua détenu sans procès depuis un an

Reporters sans frontières (RSF) appelle Pékin à libérer le journaliste Zhen Jianghua, détenu sans procès depuis un an et empêché de consulter un avocat de son choix alors qu’il risque 15 ans de prison.

Cela fera un an, ce samedi 1er septembre, que le journaliste Zhen Jianghua a été arrêté pour “incitation à la subversion du pouvoir de l’État”, une accusation passible de 15 ans de prison. Il lui est en réalité reproché d’avoir animé les sites d’information Human Rights Campaign in China, qui listait les violations des droits humains en Chine, et Across the Great Firewall, qui informait ses lecteurs sur les techniques permettant de contourner la censure et de se protéger de la surveillance.


Le procès du journaliste, qui devait initialement se tenir début août, a été reporté à une date indéterminée. Quatre avocats indépendants ont successivement proposés d’assurer sa défense. Mais sous prétexte que leur assistance “freinerait l’enquête”, les autorités ont rejeté leur offre. La police fait par ailleurs pression sur les membres de la famille du détenu pour les dissuader de toute intervention pour l’aider.


“En empêchant le journaliste de consulter l’avocat de son choix, le régime du président Xi Jinping bafoue les droits de la défense qui sont expressément inscrits dans la Constitution de la République populaire de Chine”, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui appelle la communauté internationale “à intensifier sa pression sur le pouvoir de Pékin pour faire libérer Zhen et les autres journalistes détenus en Chine”.


Arrêté par la police de Zhuhai le 1er septembre 2017, Zhen Jianghua avait été placé le mois suivant en “résidence surveillée dans un lieu désigné” (RSLD), un euphémisme qui désigne les prisons noires chinoises dans lesquelles les détenus sont placés à l’isolement, privés de leurs droits et parfois torturés. La durée maximale de ce régime d’exception étant fixée à six mois par le code de procédure criminelle chinois, Zhen Jianghua avait ensuite été placé en détention préventive.


La Chine occupe la 176eme position sur 180 pays dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2018, avec dans ses geôles plus de 50 journalistes détenus dans des conditions qui laissent craindre pour leur vie.

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Mise à jour le 30.08.2018