Reporters sans frontières est indignée par la condamnation, après seulement quatre heures de procès, le 11 mai 2007, des deux avocats et cyberdissidents vietnamiens, Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan, à respectivement cinq et quatre ans de prison ferme.
Reporters sans frontières est indignée par la condamnation, après seulement quatre heures de procès, le 11 mai 2007, des deux avocats et cyberdissidents vietnamiens, Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan, à respectivement cinq et quatre ans de prison ferme.
"La campagne de répression lancée par le gouvernement vietnamien est particulièrement violente et frénétique. L'étau se resserre autour des dissidents, à quelques jours de l'Assemblée nationale populaire. En une semaine, ce sont déjà cinq condamnations à des peines de prison ferme qui ont été infligées à des voix dissidentes à l'issue de véritables procès staliniens. Nous demandons à la communauté internationale de se mobiliser, notamment l'Union européenne, dont huit diplomates ont assisté au procès, pour obtenir la libération des sept cyberdissidents détenus dans le pays, ainsi que celle du prêtre catholique et journaliste Nguyen Van Ly", a déclaré l'organisation.
Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan ont été condamnés par la Cour populaire de Hanoï, le 11 mai, pour "propagande contre le gouvernement". Le juge a estimé qu'ils avaient "gravement violé la Constitution et la loi vietnamienne en dénigrant le rôle du Parti communiste" et "déformé la situation de la démocratie et des droits de l'homme au Viêt-nam".
Les deux avocats avaient été arrêtés, le 6 mars 2007, pour avoir écrit et distribué, notamment par le biais d'Internet, des documents critiquant le pouvoir, répondu à des médias étrangers et utilisé leur statut de juristes pour diffuser leur message. Selon l'
Agence France Presse, une forte présence policière avait été mobilisée autour du tribunal. Il y avait également la presse vietnamienne, étrangère et une douzaine de diplomates étrangers, qui ont pu assister au procès sur une télévision de mauvaise qualité installée à l'extérieur de la salle d'audience. Au cours du procès, Nguyen Van Dai s'est montré peu coopératif, au point de recevoir un avertissement du juge. Le Thi Cong Nhan a quant à elle reconnu être membre du Parti du progrès du Viêt-nam ainsi que du mouvement prodémocratique, le "bloc 8406", interdits dans le pays, mais elle a nié avoir violé l'article 88 du code pénal. C'est en vertu de cet article qu'ils ont été reconnus coupables de "diffamation" et "propagande contre le régime".
Le recours à l'article 88 est très fréquent. C'est déjà sur la base de cet article que la Cour d'Ho Chi Minh-ville a condamné, le 10 mai, trois cyberdissidents, Huynh Nguyen Dao, Nguyen Bac Truyen et Le Nguyen Sang, à trois, quatre et cinq ans de prison.
Par ailleurs, Tran Quoc Hien, également membre du Bloc 8406 et porte-parole de l'Union des ouvriers et des paysans (United Workers-Farmers Organization - UWFO), comparaîtra, le 15 mai 2007, pour "sabotage" de la sécurité nationale et violation de l'article 88 du code pénal.
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