Reporters sans frontières réitère son appel à la libération du blogueur Dieu Cay, inculpé de “fraude fiscale“ depuis le 24 avril 2008. “Il s'agit d'une accusation totalement infondée, qui sert de prétexte aux autorités pour garder Dieu Cay en détention", a déclaré Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières réitère son appel à la libération du
blogueur Dieu Cay, arrêté sans motif, le 19 avril 2008, à Hô Chi Minh-ville. Les autorités l'ont depuis inculpé de “fraude fiscale“.
“Il s'agit d'une accusation totalement infondée, qui sert de prétexte aux autorités pour garder Dieu Cay en détention et l'empêcher de publier à nouveau des articles qui critiquent la politique du gouvernement vietnamien. Les autorités vietnamiennes copient leur voisin chinois tant en matière de filtrage du Web que de répression à l'encontre des internautes.
Nous demandons la libération de Dieu Cay“, a déclaré l'organisation.
Le blogueur Dieu Cay, de son vrai nom Nguyen Hoang Hai, est connu pour ses prises de positions contre la politique de Pékin en mer de Chine du Sud, où les autorités chinoises et vietnamiennes revendiquent la souveraineté des archipels des Paracels et des Spratleys. Dieu Cay était étroitement surveillé par des policiers depuis qu'il avait participé, début 2008, à des manifestations à Hô Chi Minh-ville pour protester contre la politique chinoise. Ils l'avaient notamment menacé de laisser des agents chinois le tuer. Le 24 avril, ne le voyant plus se présenter depuis un mois, les policiers du district 3 de Dalat (nord de Hô Chi Minh-ville) ont perquisitionné sa maison, confisqué des documents et l'ont accusé de “fraude fiscale“.
Les autorités lui reprochent de ne pas payer d'impôt depuis dix ans pour les locaux qu'il occupe. En réalité, Dieu Cay loue des locaux à la Hanoi Eyeswear Co, selon un arrangement autorisé par la loi vietnamienne, en vertu duquel la compagnie devait s'acquitter elle-même des impots concernés.
Dieu Cay est membre d'un groupe de blogueurs connu sous le nom du
“club des journalistes libres“ (Free vietnamese journalists club). Plusieurs de ses membres sont régulièrement victimes de menaces et d'arrestations. L'un d'eux, qui a voulu rester anonyme, a perdu son emploi à la demande du gouvernement et craint d'être arrêté pour “divulgation d'informations à l'étranger dans le but de renverser le gouvernement“ pour avoir répondu à des interviews pour des médias étrangers.
Le Viêt-nam est le pays asiatique le plus répressif sur Internet après la Chine. Neuf cyberdissidents sont actuellement derrière les barreaux en raison de leurs publications en ligne. En 2006, les fournisseurs d'accès ont reçu la consigne d'installer un logiciel qui permet de conserver, pendant un an, les données de leurs clients. Et le filtrage des contenus politiques dépend du ministère de l'Intérieur.
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