“Il faut se garder de se réjouir trop tôt, un revirement étant toujours possible, mais nous nous félicitons de cette décision et nous espérons qu'elle sera prochainement suivie d'autres mesures allant dans le même sens”.
“C'est avec beaucoup de suprise et d'espoir que nous avons appris qu'il est possible, depuis le 10 octobre 2007, de poster des commentaires sur un site officiel turkmène disponible également en anglais et en russe. Cette nouvelle peut sembler anecdotique dans des démocraties mais il s‘agit d'un pas conséquent en direction de plus de liberté d'expression dans l'un des régimes les plus fermés au monde”, a déclaré Reporter sans frontières.
“Il faut se garder de se réjouir trop tôt, un revirement étant toujours possible, mais nous nous félicitons de cette décision et nous espérons qu'elle sera prochainement suivie d'autres mesures allant dans le même sens”, a ajouté l'organisation.
“Il y a quelque semaines encore, nous nous adressions au président Gourbangouly Berdymoukhamedov pour lui demander l'ouverture d'une enquête sur la mort de la correspondante de Radio Free Europe décédée le 12 septembre 2006 en prison, Ogoulsapar Mouradova, ainsi que des informations sur l'état de santé d'Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khajiev, condamnés pour avoir participé au tournage d'un documentaire consacré au Turkménistan. Nous espérons que cette requête sera rapidement satisfaite”, a conclu Reporters sans frontières.
La possibilité de mettre des commentaires en ligne sur le site www.turkmenistan.gov.tm a été effective alors que Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune, accompagné de Pierre Morel, représentant spécial pour l'Asie centrale, visitait le Turkménistan.
Jusqu'à sa mort le 21 décembre 2006, Saparmourad Niazov a dirigé d‘une main de fer le Turkménistan. Celui qui se faisait appeler “le père de tous les Turkmènes“ (“Turkmenbachi”) avait instauré un culte de sa personnalité. L'élection, le 21 février dernier, de Gourbangouly Berdymoukhamedov au poste de président de la République - lors du premier scrutin à candidats multiples - a nourri les espoirs de libéralisation d'un régime connu pour sa répression féroce des opposants et appartenant au trio infernal des pires pays pour la liberté de la presse, selon le classement mondial de Reporters sans frontières. L'ouverture, en début d'année, de deux cafés Internet dans la capitale, permettant aux citoyens d'accéder sous contrôle au Réseau, a été l'un des premiers signes d'une évolution positive.