À la veille du dixième anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, Reporters sans frontières demande la libération de Ching Cheong

"A la veille du dixième anniversaire du retour de Hong Kong au sein de la Chine populaire, il est important que les autorités de Pékin fassent un geste fort en direction de la communauté journalistique hongkongaise", a déclaré Reporters sans frontières.

"La libération de Ching Cheong, malade, apaiserait en partie les craintes des journalistes de Hong Kong concernant leur liberté de ton et de mouvement. Libérer ce journaliste est le préalable à toute amélioration des relations entre le gouvernement central et la presse independante de Hong Kong." Ching Cheong, correspondant à Hong Kong du quotidien de Singapour, Straits Times, a été condamné le 31 août 2006 à cinq ans de prison et 60 000 euros d'amende. Le journaliste hongkongais, résident permanent à Singapour et détenteur d'un passeport britannique dit "British National Overseas", avait été appréhendé par la police chinoise le 22 avril 2005 à Canton. Ching Cheong est assigné à résidence à Pékin depuis août 2005. Après son arrestation, les autorités chinoises ont lancé une campagne de calomnie visant à justifier le report de son procès et la prolongation de sa détention provisoire. Il a été accusé d'espionnage au profit de Taïwan. L'agence officielle Xinhua a, par exemple, publié un rapport affirmant que Ching Cheong avait vendu à des agents taïwanais des informations économiques, politiques et militaires pour des millions de dollars entre 2000 et 2005. En réalité, Ching Cheong s'était rendu à Canton en vue d'obtenir des informations sur Zhao Ziyang, l'ancien leader du Parti Communiste qui était encore sous résidence surveillée lors de sa mort en janvier 2005. Ce dernier avait commis le "crime" de négocier avec les manifestants pro-démocratie lors des événements de la place Tiananmen, en 1989. La femme de Ching Cheong, Mary Lau Man-yee, elle-même journaliste, a démenti ces accusations d'espionnage. Les autorités de Pékin l'ont invitée à venir rendre visite à son mari, offre qu'elle a déclinée par peur d'être arrêtée. Le 8 septembre 2006, Ching Cheong avait fait appel de la sentence. Son dossier a été transféré à un autre procureur et sa détention préventive prolongée. Le 20 juillet 2006, Reporters sans frontières a participé, avec vingt autres organisations de défense des droits de l'homme, à une journée de mobilisation en faveur de Ching Cheong. En mai 2005, Reporters sans frontières et la Hong Kong Journalists Association avaient lancé un appel pour la libération du journaliste. Plus de 20 000 personnes ont signé la pétition, disponible sur www.petition-chingcheong.org.
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Updated on 20.01.2016