Vladimir Poutine promulgue la nouvelle loi sur l'extrémisme : Reporters sans frontières craint une utilisation liberticide du texte
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Le 26 juillet 2007, le président de la République, Vladimir Poutine, a donné son accord pour l'entrée en vigueur des amendements à la nouvelle législation prévoyant l'intensification de la lutte contre “l'extrémisme”, adoptés par le Parlement le 11 juillet 2007.
“Reporters sans frontières regrette vivement la signature de ce texte en l'état. Nous espérions que celui-ci serait modifié et avions écrit au président de la République à ce sujet”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
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24.07.2007 Une loi prévoyant l'intensification de la lutte contre “l'extrémisme” risque de mettre en danger la liberté d'expression
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Reporters sans frontières s'est inquiétée de l'adoption par la chambre haute du Parlement, le 11 juillet 2007, du projet de loi prévoyant l'intensification de la lutte contre « l'extrémisme ». L'organisation de défense de la liberté de la presse a écrit au président de la République, Vladimir Poutine, et lui a demandé de s'opposer à l'entrée en vigueur de ce texte en l'état actuel. Lors de son dernier discours à la Nation, devant les deux chambres réunies, le 26 avril, le chef de l'Etat avait exhorté les parlementaires à se montrer inflexibles dans la lutte contre « l'extrémisme ».
“La lutte contre l'extrémisme est nécessaire et légitime, mais celle-ci ne doit cependant pas entraver la liberté des médias et des citoyens. Or, la définition donnée dans ce projet de loi de l'extrémisme recouvre treize situations, aux contours très flous. Seront désormais punis « le financement » et « l'organisation » des actes « extrémistes » et ce, « y compris par le biais d'imprimés (...), de liaisons téléphoniques ou autres moyens d'information », mais également le « soutien public », « l'aide » ou « l'appel » à « l'extrémisme ». A l'approche des élections législative de décembre 2007 et présidentielle de mars 2008, il est indispensable de définir plus clairement ces notions. Dans le cas contraire, une radio pourrait, par exemple, être fermée simplement parce qu'un auditeur aurait tenu à l'antenne des propos jugés extrémistes”, a écrit Reporters sans frontières.
“Par ailleurs, les services secrets pourront librement écouter les conversations téléphoniques des personnes soupçonnées d'extrémisme. Toute latitude leur est donnée, sans égard pour le respect de la vie privée des citoyens. Enfin, la diffusion d'informations sur certaines associations ou organisations non gouvernementales, qui font l'objet d'une restriction de leur activité, en vertu de la loi du 25 juillet 2002 sur la lutte contre l'extrémisme, est interdite.
En mars 2006, notre organisation avait déjà dénoncé les nombreuses pressions que subissent les sites d'information indépendants, au nom de la lutte contre l'extrémisme. Certains d'entre eux ont été censurés par les services de sécurité pendant plusieurs jours”, a ajouté l'organisation.
Publié le
Updated on
20.01.2016