Visite inattendue du ministre de l'Intérieur dans les locaux de Radio Luna

Reporters sans frontières s'inquiète de la situation des médias dans le contexte d'état de siège qui règne en Equateur. L'organisation déplore le décès du photographe chilien indépendant Julio Augusto Garcia, le 19 avril à Quito, et appelle le nouveau gouvernement à garantir une protection adéquate et équitable tant pour la presse progouvernementale que d'opposition.

Selon un article publié le 10 mai 2005 sur le site d'El Comercio, le ministre de l'Intérieur, Mauricio Gándara, a fait irruption la veille, dans les locaux de Radio Luna. Interrompant le programme « La Clave », il a pris le micro pour demander au journaliste Paco Velasco de rentrer au pays. Il a déclaré, en direct, que le gouvernement mettrait en place toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection « très personnalisée » de Velasco et celle de ses proches. Radio Luna, basée à Quito, avait joué un rôle important dans la chute, le 20 avril, de l'ex-chef de l'Etat, Lucio Gutiérrez. Au cours des journées d'émeutes qui avaient précédé la destitution de l'ancien Président, la station avait été la cible de deux sabotages et d'un attentat. N'ayant reçu aucune protection gouvernementale ni policière depuis les premiers jours de l'insurrection le 13 avril, Paco Velasco, accompagné de sa femme et de ses deux enfants, avait fui l'Equateur le 2 mai, suite aux nombreuses menaces de mort dont il avait été victime. _____________________________________ 9.05.05 - Le directeur de la radio La Luna quitte l'Equateur suite à des menaces
Selon le site Ecuadorinmediato, le directeur de la radio La Luna, Paco Velasco, a annoncé, le 3 mai, avoir quitté le pays à la suite de menaces répétées. Le journaliste a affirmé craindre pour sa vie et celle de sa famille, et avoir pris cette décision faute de garanties suffisantes pour sa sécurité. La Luna, basée à Quito, a pris une part active dans la chute de l'ancien président Lucio Gutiérrez, le 20 avril. La station a été la cible de deux sabotages et d'un attentat lors des journées d'émeutes qui ont précédé la destitution de l'ex-chef de l'Etat, et au cours desquelles le photographe chilien Julio Augusto García a trouvé la mort. Paco Velasco attribue les menaces dont il est victime au groupe armé « Los Contraforajidos », qui soutient le président déchu. _________________________________________________________ 21.04.2005-Un journaliste décédé et des médias malmenés en pleine crise politique majeure
Reporters sans frontières condamne les attaques contre la presse survenues au cours de la crise politique qui secoue le pays et qui s'est soldée par le renversement du président Lucio Gutiérrez, le 20 avril 2005. L'organisation déplore le décès, le 19 avril, du photographe chilien Julio Augusto García, durant une manifestation à Quito. Elle proteste également contre les tentatives de sabotage et d'attentat qui ont visé la radio La Luna. « Rien ne garantit que la destitution du président Lucio Gutiérrez et son remplacement par le vice-président Alfredo Palacio mettront fin à cette situation d'état de siège et d'anarchie, qui expose aux représailles et aux intimidations aussi bien les médias progouvernementaux que d'opposition. Nous exhortons le nouveau gouvernement équatorien à diligenter rapidement une enquête approfondie sur les circonstances de la mort de Julio Augusto García. Nous l'appelons également à respecter le pluralisme des médias et à assurer, si nécessaire, une protection policière adéquate pour les plus menacés », a déclaré Reporters sans frontières. Le 19 avril 2005, le photographe chilien indépendant Julio Augusto García est décédé alors qu'il couvrait une manifestation devant le Congrès national demandant la démission du président Lucio Gutiérrez. Selon les premiers éléments de l'enquête et les informations recueillies par Reporters sans frontières, le journaliste a été victime d'une crise cardiaque due aux gaz lacrymogènes utilisés par les policiers pour disperser la foule. Il est décédé à l'hôpital Eugenio Espejo où il avait été transporté. Le 20 avril, à Quito, vers 1 heure du matin, des inconnus armés ont tiré à quatre reprises sur les locaux de la station de radio La Luna, très virulente à l'égard du président destitué. Dans l'après-midi, la station avait reçu des avertissements par téléphone : « Cette nuit, La Luna va voler en morceaux. » Le 17, la radio avait été victime d'une interruption de programme de 45 minutes, provoquée par une rupture de son réseau émetteur. Aussitôt réparés, les câbles sectionnés avaient été à nouveau sabotés le lendemain, causant une interruption de six heures. Le 20 avril, une équipe de la chaîne de télévision Ecuavisa a été bousculée par des opposants au président sortant, alors qu'elle prenait des images d'un bus transportant des partisans de ce dernier. Enfin, Daniela Kraemer, correspondante du quotidien espagnol El País, a été malmenée le même jour par des manifestants hostiles au nouveau chef de l'Etat Alfredo Palacio.
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Updated on 20.01.2016