Une radio fermée depuis un mois autorisée à reprendre ses activités
Organisation :
Un mois après sa fermeture, sans explication, suite au raid d'agents de la sécurité d'Etat, la radio Teranga FM a été autorisée à reprendre ses activités. Il lui est cependant interdit d'évoquer les sujets abordés par la presse indépendante.
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14-01-2011- Une radio communautaire fermée sans explication après un raid d'agents de la sécurité d'Etat
Le 13 janvier 2011, plusieurs agents de la sécurité d'Etat ont mis à sac les locaux de la radio communautaire Teranga FM avant d'ordonner sa fermeture, a appris Reporters sans frontières auprès de sources locales concordantes.
L'organisation dénonce ces méthodes brutales et somme le gouvernement gambien de fournir sans délai des explications sur cet incident. Reporters sans frontières demande la réouverture de la station. Dans ce pays hostile à la liberté de la presse, les voix indépendantes sont déjà rares. De telles mesures n'ont comme conséquence que de réduire encore un peu plus l'accès de la population à des informations autres que celles relatant le quotidien du chef de l'Etat et de son gouvernement.
"Je pense que la fermeture de la radio est liée à ses revues quotidiennes, dans les langues locales, de la presse indépendante. Le gouvernement en est mécontent. La presse indépendante couvre les activités de l'opposition alors que la presse d'Etat ne couvre que celles du gouvernement", nous a confié un journaliste gambien.
Teranga FM est une radio communautaire, créée en 2009, émettant à Sinju Alajie, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Banjul, la capitale. Elle fonctionne grâce aux revenus fournis par la population villageoise d'une part et à ceux tirés de la publicité d'autre part.
En 2002, Citizen Radio FM avait été fermée pendant les élections générales. La station n'a jamais rouvert.
En décembre dernier, à l'occasion du sixième anniversaire de l'assassinat encore impuni du journaliste Deyda Hydara, Reporters sans frontières avait dénoncé la situation de la liberté de la presse en Gambie et appelé les autorités de Banjul à laisser les médias respirer. Plus d'informations
La Gambie se situe à la 125e position, sur 178 pays, dans le classement mondial 2010 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le chef de l'Etat, Yahya Jammeh, dictateur délirant et violent, n'hésitant pas à menacer de mort les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes, figure depuis plusieurs années dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse. Plus d'informations
Photo : Yahya Jammeh (AFP)
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Updated on
20.01.2016