Une militante des droits de l'homme et les trois enfants d'une journaliste accusés de collaboration avec des médias étrangers libérés

Une journaliste et ses trois enfants sont actuellement détenus sans aucun motif. Ils sont victimes d'une vague de répression contre plusieurs militants des droits de l'homme. Reporters sans frontières appelle les ambassadeurs présents dans le pays à faire pression sur les autorités locales pour obtenir leur libération immédiate. читать на русском

Les trois enfants d'Ogoulsapar Mouradova, journaliste de Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE / RL), Sona, Maral Mouradova et Berdy Mouradov, arrêtés un jour après leur mère, le 19 juin 2006, ont été libérés le 1er juillet dans la soirée. Une militante de la Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme, Elena Ovezova, a également été libérée le même jour. D'après les différents témoignages recueillis par Reporters sans frontières, aucune charge n'a été retenue contre eux et aucune explication sur leur arrestation n'a été donnée. Une personne se présentant comme un procureur aurait obligé les trois enfants de la journaliste de RFE / RL et Elena Ovezova à signer une déclaration dans laquelle ils s'engagent à ne pas poursuivre les autorités en justice pour leur détention arbitraire. --------------- 22 juin 2006 Reporters sans frontières exige la libération immédiate d'Ogoulsapar Mouradova, de ses trois enfants et de trois défenseurs des droits de l'homme
читать на русском La correspondante de la radio américaine Radio Free Europe / Radio Liberty au Turkménistan et militante des droits de l'homme, Ogoulsapar Mouradova, a été arrêtée sans aucun motif, le 18 juin 2006, à Achkhabad (capitale). Des membres des forces de l'ordre se sont rendus à son domicile et l'ont conduite au ministère de l'Intérieur sans présenter aucun mandat d'arrêt ni convocation officielle. Les services secrets détiennent également depuis le 19 juin ses trois enfants en âge adulte, Sona, Maral Mouradova et Berdy Mouradov. Trois autres membres de Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme, Annakourban Amanklytchev, Elena Ovezova et Sapardourdy Khajiev, ont été arrêtés entre le 16 et le 18 juin. Tous sont retenus dans un centre de détention provisoire de la capitale. « Ces arrestations sont totalement illégales. Nous sommes effrayés par l'arbitraire qui règne dans ce pays, où les forces de police arrêtent qui bon leur semble. Il nous est impossible d'obtenir plus d'informations sur les conditions de détention et l'état de santé d'Ogoulsapar Mouradova, de ses enfants et des trois militants des droits de l'homme. S'il leur arrivait quelque chose, nous en tiendrions les autorités turkmènes pour responsables. Nous craignons qu'ils ne soient condamnés à une lourde peine de prison pour des motifs fallacieux, comme d'autres voix dissidentes par le passé », a déclaré Reporters sans frontières. « Nous appelons les ambassadeurs présents dans le pays à faire pression auprès des autorités turkmènes pour obtenir au plus vite leur libération. Nous nous joignons aux déclarations d'Amnesty International, de la Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme et de l'Initiative turkmène pour les droits humains qui ont dénoncé les arrestations de plusieurs de leurs membres », a ajouté l'organisation. D'après les témoignages recueillis par Reporters sans frontières, Ogoulsapar Mouradova a été transférée le 19 juin au ministère de la Sécurité nationale (ancien KGB, services secrets) où elle a été interrogée sur ses activités jusqu'à deux heures du matin. Les agents des services secrets ont alors exigé que la journaliste demande à ses enfants de leur apporter son téléphone portable, son ordinateur et son fax. Ses trois enfants ont été arrêtés le lendemain matin par la sécurité nationale et interrogés au ministère de l'Intérieur pendant plusieurs heures. Contactée par Reporters sans frontières, Tadjigoul Begmedova, présidente de la Fondation Helsinki pour le Turkménistan, basée en Bulgarie, a déclaré qu'elle était extrêmement inquiète pour la santé d'Ogoulsapar Mouradova, qui souffre d'hypertension. « Il fait plus de 50 degrés en ce moment à Achkhabad et les détenus sont souvent entre 50 et 60 par cellule », a-t-elle expliqué. D'après les témoignages qu'elle a pu récolter, la journaliste aurait été droguée lors des interrogatoires que les services secrets lui ont fait subir. « Toutes les institutions se renvoient la balle et personne ne prend la responsabilité de ces arrestations », s'est-elle indignée, expliquant que ni la police, ni les services secrets, ni le bureau du procureur, ni le ministère de l'Intérieur ne donnent plus d'informations. Les accusations officielles portées contre la journaliste et les autres militants des droits de l'homme arrêtés ont été rapportées par la chaîne du président Saparmourad Niazov, Achkhabad TV. Le pouvoir les soupçonnerait d'être à l'origine d'un complot contre le chef de l'Etat...
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Updated on 20.01.2016