Reporters sans frontières dénonce le harcèlement policier et judiciaire dont est la cible la journaliste indépendante Claudia Acuña, depuis le 11 juillet dernier. La journaliste a récemment fait état de l'implication de certaines autorités dans un réseau de prostitution à Buenos Aires.
Reporters sans frontières dénonce le harcèlement policier et judiciaire dont est victime, depuis le 11 juillet 2007, la journaliste indépendante Claudia Acuña, fondatrice de l'agence de presse en ligne La Vaca et de son quotidien affilié MU. La journaliste a récemment révélé, dans la presse et dans un livre, l'existence d'un réseau de prostitution de Buenos Aires fonctionnant à la fois sous le contrôle et la menace de certaines autorités. Elle a déjà écopé d'une amende de 3 000 pesos (environ 700 euros).
“Il assez curieux, lorsqu'une affaire de ce type apparaît au grand jour, de s'en prendre à la journaliste au lieu d'enquêter plus avant sur l'objet de ses révélations. Claudia Acuña a-t-elle soulevé une question si dérangeante ? Apparemment, oui, vu le traitement scandaleux qui lui est réservé par la police et la justice. Il est encore temps de réparer l'injustice en cessant, d'une part, ces procédés de harcèlement contre la journaliste, d'autre part en instruisant les faits graves qu'elle a rapportés”, a déclaré Reporters sans frontières.
Depuis le 11 juillet, Claudia Acuña a constaté que des fonctionnaires de police du commissariat n° 10 procèdent au contrôle d'identité systématique de toutes les personnes cherchant à se rendre à son domicile de Buenos Aires. Interrogés sur ces mesures, les policiers ont affirmé agir sur ordre du tribunal de police (Fiscalía contravencional n° 3), où la journaliste assure n'avoir jamais été convoquée jusqu'à présent.
D'après elle, la surveillance dont elle fait l'objet serait liée à ses récentes enquêtes concernant la prostitution à Buenos Aires, et notamment à son livre “Aucune femme ne naît pour être pute” (“Ninguna mujer nace para puta”), dans lequel elle dénonce l'exploitation sexuelle des femmes et le harcèlement qu'elles subissent de la part de la justice, de la police et d'hommes politiques.
Claudia Acuña devrait prochainement comparaître en justice pour ces révélations. Les actions militantes qu'elle a conduites avec des prostituées, des intellectuels et des artistes lui ont déjà valu une amende de 3 000 pesos (environ 700 euros).
La juridiction qui aurait ordonné la mise sous surveillance de la journaliste a refusé de s'expliquer plus avant sur sa décision et de lever le dispositif policier, à la demande des défenseurs de Claudia Acuña.