Une journaliste d'investigation blessée par balles

Fatmire Terdeci, journaliste d'investigation pour le quotidien albanophone Koha Ditore, a été blessée par balles par des inconnus, le 23 septembre 2004, dans le centre du Kosovo. « Nous attendons des autorités serbes et kosovares, ainsi que de la Minuk, mission de l'ONU qui administre le Kosovo, qu'elles mettent tous les moyens en œuvre afin d'identifier et de sanctionner les auteurs de cette attaque», a déclaré Reporters sans frontières. « Il est indispensable de savoir si elle est liée ou non aux investigations réalisées par Fatmire Terdeci. Si tel était le cas, cet acte odieux constituerait une menace à l'encontre de tous les journalistes du pays qui enquêtent sur des sujets sensibles, comme la corruption ou le crime organisé », a ajouté l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse. Fatmire Terdeci se trouvait avec plusieurs personnes dans un véhicule de l'organisation humanitaire Caritas, près de Glogovac (Centre), lorsque des inconnus à bord d'une voiture ont ouvert le feu. La jeune femme de 30 ans, enceinte de sept mois, a été touchée à l'épaule. Elle a été hospitalisée à Pristina, où les médecins ont affirmé que sa vie et celle de son enfant n'étaient pas en danger. Fatmire Terdeci est connue pour ses articles sur la corruption et le crime organisé. La journaliste a affirmé à Reporters sans frontières ne pas connaître les motifs de cette attaque. Elle exclut la possibilité que Caritas ait été visée, en raison de la forte popularité dont bénéficie l'organisation dans la région. « Je n'exclus pas, en revanche, que ce soit lié à l'approche des élections (élections législatives, 23 octobre 2004), ou que ce soit simplement une erreur. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser au fond de moi que c'est peut-être à cause de mes articles », a indiqué Fatmire Terdeci, précisant avoir reçu des menaces dans le passé. Agron Bajrami, directeur de Koha Ditore, a également déclaré à Reporters sans frontières ne pas savoir si cette attaque est liée ou non aux enquêtes de la journaliste. « Fatmire Terdeci est une journaliste d'investigation très connue pour ses articles sur des sujets particulièrement sensibles. Elle en a abordé tellement qu'il est d'autant plus difficile d'identifier une raison spécifique qui aurait pu motiver un tel acte », a-t-il affirmé.