Une décision de la Cour suprême hostile à la BAJ prive les journalistes indépendants de protection en amont de prochaines élections
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Alors que plusieurs scrutins sont attendus dans les prochains mois, l'offensive contre la presse indépendante ou critique a repris dans le pays, dont la plus haute juridiction vient de lever la protection accordée aux journalistes non-officiels par l'association des journalistes bélarusses, une organisation qui défend la liberté de la presse au Bélarus depuis 1995.
Les autorités ont entrepris de mettre au pas les voix dissidentes, ce dont témoignent cette dernière décision, mais aussi les pressions récemment exercées sur plusieurs titres (Narodnaya Volya, etc.) ainsi que sur les journalistes Irina Khalyp (Novaya Gazeta) et Alyaksandr Dzyanisau. La relative libéralisation observée fin 2009 n'est plus qu'un lointain souvenir et l'on est en droit de craindre le pire pour les mois à venir, alors que des élections locales doivent se dérouler le 27 avril et que les Bélarusses éliront leur prochain président en 2011.
Le 22 mars 2010, la Cour suprême du Bélarus a confirmé une décision du ministère de l'Intérieur, datant de janvier 2010, interdisant à la BAJ d'émettre des cartes de membres portant la mention "Presse", un document qui conférait une protection aux journalistes indépendants travaillant dans le pays. La décision condamne également les activités du département d'assistance juridique de l'association (CLAM), déclarées "contraires" à la charte fondatrice de la BAJ. Celle-ci dispose d'un mois pour régulariser sa situation.
Ce verdict privera les journalistes travaillant pour des médias étrangers privés d'accréditation (un problème récurrent dans le pays) ou comme pigistes, de documents les différenciant des simples citoyens, lorsqu'ils assurent la couverture d'un événement ou d'une actualité d'intérêt public.
Ainsi en novembre 2009, Alyaksandr Dzyanisau (Belsat TV, média non-accrédité) avait été relâché par les policiers qui l'avaient interpellé à Byorazauka (Nord-Ouest), après avoir montré sa carte de membre de la BAJ
Comme le souligne Andrei Batunets, (BAJ) ce verdict fait des journalistes free-lance des "hors-la-loi", et les expose à des peines de prison pouvant atteindre 15 jours. Un moyen de décourager la couverture par la presse indépendante d'éventuelles manifestations de mécontentement dans la perspective des prochains rendez-vous électoraux, comme l'a rappelé le 22 mars la présidente de la BAJ, Zhanna Litvina.
L'association a annoncé son intention de faire appel de cette décision, qu'elle regarde comme l'une des multiples pressions exercées contre la presse dans le pays.
La BAJ délivre des cartes de membres portant la mention "Presse" depuis plus de dix ans, et le CLAM propose son aide aux journalistes poursuivis en justice depuis 1999.
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Updated on
20.01.2016