Une décision de justice reconnaît l'importance du secret des sources
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Dans un article publié le 9 septembre, le quotidien Río Negro a annoncé que Richard Trincheri, procureur général, a classé la plainte déposée contre le journal par Luis Manganaro afin de le contraindre à révéler ses sources. Le quotidien avait publié une enquête impliquant le ministre de la Sécurité et du Travail de la province dans une affaire de détournement de fonds présumée.
"Aucun organe judiciaire ni policier ne peut ni ne doit se lancer dans des investigations qui mettent en danger le secret des sources", a expliqué le magistrat. "Il est impossible de poursuivre le journal pour fausse dénonciation car celui-ci n'a rien dénoncé", a-t-il ajouté, estimant que le quotidien s'était contenté de reproduire le contenu d'une plainte judiciaire. Ricardo Trincheri a également rejeté le principe d'une enquête sur les liens entre les services de renseignements et le quotidien en l'absence de preuves.
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20.08.2004 - Le secret des sources menacé par le gouvernement dans la province de Neuquén
Reporters sans frontières proteste contre les pressions exercées par le gouvernement de la province de Neuquén (Centre-Ouest) contre le quotidien Río Negro afin que le journal dévoile ses sources. Ce dernier venait de publier une enquête impliquant le ministre de la Sécurité et du Travail de la province dans une affaire de détournement de fonds présumée.
"Le secret des sources est la pierre angulaire de la liberté de la presse. Sans secret des sources garanti aux journalistes, aucune personne disposant d'informations sensibles n'osera plus les leur remettre. En voulant contraindre le quotidien Río Negro à dévoiler l'identité de ses informateurs, votre gouvernement met gravement en péril le journalisme d'investigation si important pour la démocratie", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée à Jorge Sobisch, gouverneur de la province.
"Nous vous rappelons que, dans son article 8, la Déclaration de principes sur la liberté d'expression adoptée par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) stipule clairement que "tout journaliste a le droit à la non-divulgation de ses sources d'information", a souligné l'organisation.
Le 6 août 2004, le gouvernement de la province de Neuquén a déposé une plainte auprès du tribunal provincial contre le quotidien Río Negro afin que ce dernier révèle l'origine des informations publiées dans un article deux jours plus tôt. Dans son enquête, le journal révélait que la cour des comptes locale enquêtait sur l'implication présumée de la Banque provinciale de Neuquén (BPN) dans une affaire de détournement de fonds présumée à l'époque où elle était présidée par Luis Manganaro, actuel ministre de la Sécurité et du Travail de la province de Neuquén. Entre 500 000 et 700 000 pesos (entre 135 000 et 190 000 euros) auraient été détournés de l'Administration fédérale des recettes publiques (AFIP-DGI) par le biais de la BPN.
Luis Manganaro a demandé qu'une enquête soit ouverte sur les sources des journalistes qui ont écrit l'article et sur les fonctionnaires de justice qui, ayant eu accès au dossier, auraient pu leur fournir des informations. La rédaction du Río Negro a qualifié la plainte déposée par le gouvernement local d'"attaque inadmissible à la liberté de la presse" et d'"empiètement sur l'indépendance du pouvoir judiciaire".
Le responsable de la rédaction du quotidien La Nación à Neuquén, Hector Mauriño, souligne : "Cette affaire n'est pas un cas isolé, mais s'inscrit dans les relations conflictuelles que le gouvernement local entretient avec le journal". En janvier 2003, toutes les institutions publiques de la province avaient suspendu l'attribution de publicité au Rió Negro après que le journal avait mis en cause le gouverneur dans une affaire de corruption présumée.
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20.01.2016