Une centaine de journalistes mobilisés contre une proposition de loi renforçant la pénalisation des délits de presse
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Reporters sans frontières est très préoccupée par un avant-projet de loi, proposé dans le cadre de la réforme du Code pénal, qui durcirait significativement les sanctions retenues, notamment les peines de prison, contre les journalistes pour les délits de “calomnie” et “injure” ou “atteinte à l'honneur”. Une centaine de journalistes ont manifesté dans le centre de la capitale, le 20 juin 2006, pour demander au gouvernement de rejeter cette proposition.
“La disproportion entre la peine et le délit a un effet inhibiteur sur les journalistes et porte atteinte à leur droit d'informer et à celui de la société à être informée. Nous condamnons cet avant-projet de loi qui entre en contradiction avec les avancées réalisées par le Panama en matière de liberté de la presse et d'expression, notamment à travers la signature de la déclaration de Chapultepec le 3 juin 1994 et l'abrogation des lois “bâillons” en décembre 1999. Nous appelons le gouvernement de Martín Torrijos et l'Assemblée nationale à rejeter cette proposition et à privilégier la dépénalisation des délits de presse. Nous exprimons notre solidarité aux journalistes actuellement mobilisés», a déclaré Reporters sans frontières.
Selon le texte proposé, le délit de “calomnie” serait sanctionné d'une peine de deux à trois ans de prison ou d'une amende quotidienne et le délit d'“injure” d'une peine de prison d'un à deux ans. La législation actuelle prévoit des peines de prison deux fois moins longues.
Gonzalo Marroquín, président de la Commision de la liberté de la presse et de l'information de la Société interaméricaine de presse (SIP), a déclaré que cet avant-projet de loi va à l'encontre des principes de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de la tendance à la dépénalisation qui prévaut actuellement en Amérique latine.
Ubaldino Real, ministre de la Présidence, a déclaré qu'il serait souhaitable que des journalistes fassent partie de la commission qui examinera la proposition de loi. Celle-ci sera probablement soumise au Congrès en septembre.
Publié le
Updated on
20.01.2016