Un troisième journaliste interpellé

9.08.02 Eugène Ngimbi Madebo, éditeur de l'hebdomadaire L'Intermédiaire, a été interpellé le 7 août par la police, accompagnée d'un magistrat militaire. Il a été conduit au parquet près la Cour d'ordre militaire (COM), où il est toujours détenu. Le journaliste est accusé de diffamation par le procureur général de la COM, M. Alamba, suite à son article demandant à cette même Cour la libération de deux activistes des droits de l'homme détenus depuis des mois sur ses ordres. Le journaliste accusait la Cour d'être "un instrument pour la consolidation d'une dictature". _________________________________________________________________ 24.07.02 - Deux journalistes emprisonnés pour "publication de fausse nouvelle" Raymond Kabala, directeur de publication, et Delly Bonsange, éditeur du quotidien Alerte Plus, ont été interpellés puis incarcérés, respectivement les 19 et 22 juillet, pour "publication de fausse nouvelle." Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, Reporters sans frontières a demandé au ministre de l'Intérieur, Mira Ndjoku, de saisir les autorités compétentes afin que les poursuites engagées contre les deux hommes soient abandonnées. " La situation se dégrade nettement en République démocratique du Congo. Nous condamnons la multiplication des interpellations et arrestations de journalistes en RDC pour des motifs liés à l'exercice de leur métier. Sept journalistes ont été interpellés en l'espace de 10 jours, c'est inacceptable !", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, Raymond Kabala a été arrêté le 19 juillet à 8h45 par des hommes en civil armés, parmi lesquels, selon des témoins, le chef de la sécurité du ministre de la Sécurité et de l'Ordre public, M. Mwenze Kongolo. Le journaliste a été transféré le 20 juillet au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa. On lui reproche la publication, le 11 juillet, d'une information mentionnant que" Mwenze Kongolo (ministre de la sécurité et de l'ordre public) serait empoisonné". Cette information s'était révélée fausse et avait été démentie dès le 12 juillet par le journal. Le 22 juillet, Delly Bonsange, éditeur du quotidien, a été à son tour arrêté par des inspecteurs judiciaires et est, depuis, détenu dans un cachot de l'inspection provinciale de la police. Le directeur de publication aurait avoué, sous la torture, que Delly Bonsange était l'auteur de l'article incriminé. Selon Journaliste en danger (JED), association partenaire de Reporters sans frontières basée à Kinshasa, quarante et un journalistes ont été arrêtés par les forces de l'ordre depuis la prise de fonctions de Joseph Kabila. Le chef de l'Etat congolais fait partie de la liste des trente-huit prédateurs de la liberté de la presse dans le monde, dénoncés par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016