Un troisième journaliste assassiné depuis le début de l’année : “Un mobile à établir mais un signal très inquiétant”

José Oquendo Reyes, directeur et animateur du programme "Sans frontières" de la chaîne BTV Canal 45, a été tué par balles à Chincha, dans la région d’Ica (sud), le 14 septembre 2011. Il s’agit du deuxième journaliste assassiné en une semaine. Dans des circonstances similaires, Pedro Alonso Flores Silva, directeur de programmes pour la chaîne de télévision Canal 6, a été abattu par des individus masqués à proximité de son domicile à Casma (Nord-Ouest), le 7 septembre dernier. "Cet assassinat porte à trois le nombre de professionnels des médias assassinés au Pérou en 2011. Si le mobile de cette affaire reste à établir, elle n’en constitue pas moins un signal très inquiétant pour les journalistes d’investigation, qui osent dénoncer des cas de corruption quitte à s’affronter aux autorités locales. José Oquendo Reyes avait eu cette audace, de même que Pedro Alonso Flores Silva et Julio Castillo Narváez. Pourtant, les enquêtes sur les assassinats de ces deux derniers n’ont, pour l’instant, donné aucun résultat probant. Nous espérons que l’enquête sur la mort de José Oquendo Reyes ne va pas connaître les mêmes", a déclaré Reporters sans frontières. Trois individus circulant à moto ont exécuté José Oquendo Reyes alors qu’il s’apprêtait à regagner de son domicile. L’un d’eux a ouvert le feu sur la victime à bout portant, la touchant à cinq reprises. Conduit par son fils à l’hôpital, le journaliste a succombé à ses blessures avant de recevoir des soins. José Oquendo Reyes aurait dénoncé, dans son émission, des irrégularités dans des affaires comptables et des attributions de marchés publics impliquant le maire de Chincha, Lucio Juárez Ochoa. D’après l’épouse du défunt, Marina Juárez, aucune menace n’aurait précédé cet assassinat. Selon l’Institut presse et société (IPYS), le directeur de la police de Chincha, José Taysaco de la Cruz, a annoncé l’arrestation d’un suspect. La lutte contre l’impunité constitue une garantie essentielle pour l’avenir de l’information et l’exercice du métier de journaliste. Une autre concerne, dans le cas péruvien, la dépénalisation des délits de presse. A cet égard, Reporters sans frontières réitère, avec les organisations péruviennes de défense de la liberté de la presse, son appel à la libération immédiate de Paul Garay Ramírez, directeur de programmes de la chaîne Visión 47 TV et correspondant de la station de radio La Exitosa, condamné à dix-huit mois de prison ferme pour "diffamation" envers un magistrat.
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Updated on 20.01.2016