Un témoin à charge contre le journaliste de Telesur, Freddy Muñoz, se rétracte
Un ancien guérillero des FARC, qui avait témoigné contre Freddy Muñoz, correspondant de la chaîne latino-américaine Telesur, a finalement déclaré ne pas connaître celui-ci. Vu la faiblesse des preuves contre le journaliste, détenu depuis le 19 novembre 2006 pour « rébellion et terrorisme », Reporters sans frontières demande sa libération.
La justice colombienne a inculpé, le 7 décembre 2006, le journaliste de la chaîne internationale Telesur Freddy Muñoz de « rébellion et terrorisme ». Le parquet de Baranquilla (Nord), où le journaliste est détenu, se donne huit mois pour traiter cette affaire. Freddy Muñoz risque une peine allant de six à quinze ans de prison. Les autorités colombiennes jurent que la procédure ouverte contre lui ne concerne en rien ses activités professionnelles et en particulier son interview, réalisée il y a un an, de guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Selon elles, Freddy Muñoz est accusé d'avoir participé à un attentat en 2002, attribué aux FARC et qui n'avait pas fait de victimes, ce qu'il a toujours nié. Trois anciens combattants des FARC ont témoigné contre Freddy Muñoz, mais Tito Gaítan, son avocat, a souligné auprès de Reporters sans frontières le flou de leur déposition. L'un d'eux a déclaré connaître un certain Jorge Eliecer alias « Freddy », de type africain (Freddy Muñoz est métis). Un autre n'a mentionné que le surnom « Freddy ». Le dernier a soutenu que ledit « Freddy » était un artificier et présentait des blessures dues à des détonations. L'expertise médicale pratiquée sur le journaliste a démontré que ses cicatrices n'avaient rien à voir avec le maniement d'explosifs. « Devant des « preuves » à charge aussi faibles, Reporters sans frontières ne croit pas que Freddy Muñoz soit le coupable que la justice colombienne recherche. L'organisation craint que le journaliste ne soit victime d'un règlement de comptes politique lié à son appartenance à la chaîne Telesur, réputée hostile au président Alvaro Uribe. Nous demandons en conséquence sa libération », a déclaré l'organisation. Freddy Muñoz avait été arrêté, le 19 novembre dernier, à l'aéroport de Bogotá alors qu'il revenait de Caracas, où se trouve le siège de Telesur. La chaîne, dont quatre pays latino-américains se partagent le financement, a été créée sous l'impulsion du gouvernement vénézuélien, que les autorités colombiennes accusent de couvrir les FARC. ___________________________________________________________ 29.11.06 - Détention prolongée du correspondant de Telesur : Reporters sans frontières se joint à l'appel de la presse en faveur de sa libération
Reporters sans frontières condamne la décision, prise le 28 novembre 2006, de prolonger la détention de Freddy Muñoz Altamiranda, correspondant colombien de la chaîne internationale Telesur. Arrêté le 19 novembre à l'aéroport de Bogotá à son retour du Venezuela, le journaliste est inculpé de « rébellion » et de « terrorisme ». Une procédure a été engagée contre lui en 2002 pour ses liens présumés avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Reporters sans frontières s'étonne d'une arrestation aussi tardive par rapport au délai de procédure et soupçonne une manœuvre d'intimidation contre Telesur. L'organisation appuie la démarche de plusieurs associations de journalistes et de défense de la liberté de la presse - dont la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) - qui, dans une lettre conjointe au président Alvaro Uribe, au procureur général de la nation Mario Iguarán Arana et au défenseur du peuple Vólmar Pérez, se portent garantes de l'honnêteté et des qualités professionnelles de Freddy Muñoz Altamiranda. ______________________________________________________________ 21.11.06 - Le correspondant de Telesur détenu abusivement pour "rébellion et terrorisme"
Reporters sans frontières proteste contre l'arrestation, le 19 novembre 2006 à Bogotá, de Freddy Muñoz, correspondant en Colombie de la chaîne internationale latino-américaine Telesur. Le journaliste a été interpellé pour “rébellion et terrorisme”. L'organisation demande sa libération. “L'arrestation de Freddy Muñoz relève purement et simplement de l'abus de pouvoir et de l'arbitraire. S'il se confirme qu'elle est bien liée à la diffusion, il y a un an, sur Telesur, d'entretiens avec des guérilleros, alors le gouvernement colombien se rend coupable d'atteinte à la liberté de la presse. Au nom de quoi un journaliste réalisant l'interview d'un terroriste présumé deviendrait terroriste à son tour ? Si tel est l'argument, il est ridicule et dangereux. Freddy Muñoz doit être libéré”, a déclaré Reporters sans frontières. Correspondant de Telesur en Colombie, Freddy Muñoz, 36 ans, a été appréhendé par des agents du Département administratif de sécurité (DAS, services de renseignement colombiens) à l'aéroport de Bogotá, alors qu'il revenait de Caracas où il participait à un atelier de formation. Il avait quitté le territoire une semaine plus tôt sans la moindre difficulté. Son avocat, Tito Gaitán, a confié à l'Agence France-Presse que le journaliste avait été interpellé sur ordre du parquet pour “rébellion et terrorisme”. Freddy Muñoz a mis en cause, de sa prison, les gouvernements colombien et américain. En 2005, Telesur avait diffusé des interviews de guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et de l'Armée de libération nationale (ELN), considérées par les autorités de Bogotá et de Washington comme des organisations terroristes. La chaîne de télévision avait également retransmis des images de manifestations hostiles au président Alvaro Uribe. Ce dernier avait alors exprimé son “inquiétude” et le gouvernement des Etats-Unis avait parlé de “provocation”. Destinée à contenir l'influence des chaînes d'information nord-américaines, Telesur a été créée sous l'impulsion du président vénézuélien Hugo Chávez. Son siège se trouve à Caracas et son financement est assuré par les gouvernements vénézuélien, cubain, argentin et uruguayen. Elle compte dix bureaux et dix-neuf correspondants en Amérique latine.