Un second présentateur de Radyo Natin assassiné en moins d'un mois

Reporters sans frontières est indignée par l'assassinat, le 2 décembre 2008, de Leo Mila, présentateur sur la Radyo Natin, à San Roque, dans la province du Samar du Nord (Centre). "La répétition d'assassinats ciblés de présentateurs de radio est une honte pour les Philippines. La sécurité de tous les confrères de la victime est en péril si rien n'est fait pour enrayer la vague de violence actuelle. Il faut que l'impunité cesse et que les coupables soient punis", a déclaré l'organisation. Leo Mila, âgé de 35 ans, a été abattu devant la porte d'entrée de la radio, vers 19 heures, par une personne non identifiée. Son corps criblé de balles a été retrouvé étendu dans l'herbe à quelques mètres de la radio. Des collègues du journaliste affirment avoir entendu plusieurs coups de feu, mais ils ne sont pas sortis immédiatement en raison de l'obscurité. Ils ont retrouvé, peu après, la moto du journaliste renversée devant leurs locaux. La directrice de Radyo Natin à San Roque, Alice Cargo, a déclaré que le journaliste avait récemment animé un débat sur des anomalies dans la collecte d'argent par des parents d'élèves d'une école locale. Deux professeurs de l'école vont êtres interrogés par la police. Carolina L. Montilla, présidente de l'antenne locale de l'Union nationale des journalistes des Philippines (NUJP), a déclaré que Leo Mila avait déjà reçu des menaces pour avoir dénoncé la corruption qui sévit dans sa ville. Il était connu pour ses commentaires critiques Leo Mila présentait tous les matins une émission dans laquelle il évoquait des plaintes de citoyens. Il écrivait aussi des articles pour différents journaux de sa région et avait publié récemment un magazine local, An Peryodista. Il laisse derrière lui une femme et deux enfants. Il est le huitième journaliste tué aux Philippines depuis le début de l'année. Son assassinat survient moins d'un mois après celui d'Aristeo Padrigao, le 17 novembre 2008, présentateur à Radyo Natin, à Gingoog City dans la province du Misamis Oriental (au nord de l'île de Mindanao). Deux inconnus circulant à moto l'avaient abattu à bout portant devant un établissement scolaire où il déposait l'un de ses enfants.