Philippines : après treize ans de cavale, le commanditaire présumé de l’assassinat du journaliste Gerry Ortega doit être jugé

L’ancien gouverneur philippin Joel T. Reyes, soupçonné d’avoir commandité l’assassinat du journaliste Gerry Ortega en 2011, s’est rendu à la police après treize ans de cavale. Reporters sans frontières (RSF) et une coalition d’ONG appellent à la tenue rapide d’un procès.

La coalition internationale "A Safer World for the Truth", qui rassemble trois organisations internationales de défense de la liberté de la presse dont RSF, se félicite de la reddition, le 11 septembre 2024, de Joel T. Reyes, ancien gouverneur de la province de Palawan et commanditaire présumé de l'assassinat du journaliste Gerry Ortega en 2011. Ce présentateur de radio, spécialiste des questions environnementales, enquêtait sur des affaires de corruption impliquant l’administration de Joel T. Reyes lorsqu’il a été assassiné.

“Le fait que le commanditaire présumé du meurtre de Gerry Ortega soit enfin aux mains de la police est bien entendu une bonne chose, mais nous ne pouvons que déplorer le fait qu’il n’ait jamais été inquiété durant ses treize années de cavale. Il est urgent que justice soit rendue et nous espérons que le procès à venir permettra de mettre un terme à l’impunité dont bénéficient encore les auteurs de crimes contre les journalistes aux Philippines.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

La coalition "A Safer World for the Truth"lancée en 2020 par Reporters sans frontières (RSF), Free Press Unlimited (FPU) et Committee to Protect Journalists (CPJ), a pour mission de coordonner dans le monde entier des enquêtes sur des assassinats de journalistes non résolus. En mars 2024, des représentants de la coalition avaient notamment rencontré les autorités philippines pour leur partager des informations inédites sur le lieu où se cachait Joel T. Reyes et réclamer la mise en œuvre du mandat d’arrêt émis contre lui.

Avec 204 meurtres recensés depuis la restauration de la démocratie en 1986, les Philippines sont l'un des pays les plus dangereux pour les journalistes et les défenseurs de la liberté de la presse. L’archipel se classe au 134e rang sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024.

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