Un second journaliste emprisonné dans une affaire de diffamation
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Reporters sans frontières condamne le placement en détention de l'animateur de radio Julito Ucab à Butuan City (Sud), depuis le 22 janvier 2008. Il est détenu pour ne pas avoir répondu à une assignation en justice dans une affaire de "diffamation" remontant à 2004.
"Après l'incarcération du jeune journaliste Alex Adonis à Davao City, un second présentateur de radio est emprisonné aux Philippines, à l'issue d'une procédure juridique plus que douteuse. Il n'est pas normal que les lois qui criminalisent la diffamation soient encore appliquées aux Philippines alors que les Nations unies ont très clairement spécifié que toute peine de prison comme sanction d'un délit de presse était disproportionnée par rapport au dommage causé au plaignant", a affirmé l'organisation.
Le journaliste, qui exerce maintenant à Cagayan de Oro, également sur l'île de Mindanao, avait été poursuivi en justice par un ancien employé du Bureau d'architecture de Butuan City, Amado Jovellano. Ce dernier avait été accusé de viol par une femme au cours d'une émission sur la radio DXBC à Butuan City.
Julito Ucab dit "Lito" n'a pas été en mesure de se présenter aux audiences du tribunal de Butuan depuis 2006. Il avait bénéficié d'une remise en liberté provisoire en échange d'une caution d'environ 330 euros. La cour a fini par émettre un mandat d'arrêt à son encontre, sans possibilité de libération sous caution.
"Les journalistes qui jouent leur rôle de sentinelle dans la société ne méritent pas d'être traités comme de vulgaires criminels", a déploré Jerry Orcullo, président du Club de presse de Cagayan de Oro. Il a également déclaré que l'arrestation de Julito Ucab était "une preuve évidente de la brutalité de la loi sur la diffamation".
La Cour suprême a, le 25 janvier 2008, recommandé aux juges de condamner les personnes coupables de "diffamation" à des amendes plutôt qu'à des peines de prison.
Les journalistes philippins restent soumis à des plaintes abusives en diffamation. Le 31 janvier 2007, Alex Adonis, de Bombo Radyo, avait été condamné par contumace à quatre ans et demi de prison pour "diffamation" à l'encontre de Prospero Nograles, membre du Parlement et proche de la présidente Gloria Arroyo. Le prévenu, toujours emprisonné à Davao City, n'avait pas eu les moyens d'être défendu par un avocat et de se présenter à toutes les audiences.
Publié le
Updated on
20.01.2016