Un quotidien victime de "pressions extrêmes" contraint à la fermeture

Reporters sans frontières déplore la fermeture du quotidien pakistanais Asaap à Quetta, capitale du Baloutchistan. Le rédacteur en chef Abid Mir a expliqué que "l'édition du 18 août serait la dernière" à cause de "pressions extrêmes" de la part du gouvernement et des forces de sécurité. Par ailleurs, plusieurs organisations locales rapportent que les forces paramilitaires Frontier Corps ont commencé le "siège" du quotidien anglais Baluchistan Express et du quotidien urdu Azadi, le 21 août. Les journaux affirment que les agences de sécurité se livrent à des fouilles corporelles et à des interrogatoires, à l'entrée et à la sortie des employés. "Nous sommes consternés par le contrôle et les intrusions des forces de sécurité qui entravent le fonctionnement du journal et constituent une violation de la liberté de la presse. Le gouvernement ajoute aux menaces mafieuses et talibanes une répression inadmissible sur les professionnels des médias. Nous appelons les autorités pakistanaises à faire cesser ce harcèlement par les forces de sécurité, et à permettre aux journalistes d'effectuer leur travail librement", a déclaré Reporters sans frontières. Le 18 août 2009, le quotidien Asaap annonçait sa fermeture à cause des pressions gouvernementales. Contacté par l'organisation, Abid Mir a expliqué que les bureaux de Quetta étaient sous "contrôle des forces de sécurité paramilitaires et d'agents du renseignement", depuis deux semaines. Une douzaine de soldats des Frontier Corps, force paramilitaire, ont été déployés à l'intérieur et à l'extérieur des bureaux du journal, pour contrôler les visiteurs et le personnel. "Notre équipe est contrôlée à l'entrée et à la sortie des bureaux. Les forces de sécurité surveillent ce que nous publions et ce dont nous discutons", a déclaré Abid Mir, ajoutant: "Nous considérons cela comme une intrusion totale dans nos tâches professionnelles". Dans sa Une du 18 août, ce journal en langue urdu, connu pour ses critiques à l'encontre des politiques du gouvernement, explique qu'il a été contraint de mettre fin à ses activités. Le rédacteur en chef d'Asaap a confié à Reporters sans frontières que le gouvernement provincial s'était révélé "impuissant", et que toute tentative de saisir la justice serait vaine face aux forces de sécurité. Les journalistes au Baloutchistan sont en danger permanent depuis le début de l'année. Le 23 février 2009, Jan Muhammad Dashti, propriétaire et directeur de publication du quotidien Asaap, avait été gravement blessé par balles. Le 10 avril, un reporter de la télévision Dunya TV avait été blessé par l’explosion d’une bombe le long d’une route et, le 11 avril, un correspondant La dernière Une du Journal Asaap:
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Updated on 20.01.2016