Un quotidien anglophone fermé

Le 10 mai, la cour criminelle de Khartoum a condamné le quotidien anglophone Khartoum Monitor à une fermeture de deux mois et à une amende de 500 000 livres soudanaises (environ 200 euros). En cas de non-paiement de l'amende, le journal sera fermé pour deux mois supplémentaires. La publication a été reconnue coupable "d'incitation à la haine contre l'Etat et à la sédition confessionnelle". Nhial Bol, son directeur, a été arrêté le même jour puis relâché le lendemain après avoir payé une amende d'un million de livres soudanaises (environ 400 euros). Il a été maltraité durant sa détention. _____________________________________________________________ 9 mai 2003 Le 9 mai, les autorités soudanaises ont fermé le quotidien anglophone Khartoum Monitor sous prétexte que ce dernier n'avait pas payé une amende. On ignore si cette fermeture est temporaire ou définitive. " Nous demandons aux autorités soudanaises d'autoriser dans les plus brefs délais le Khartoum Monitor à reparaître. Fermer ce journal constituerait un grand retour en arrière par rapport aux acquis de ces dernières années en matière de liberté de la presse ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui avait déjà dénoncé, ces derniers mois, les fortes amendes auxquelles le quotidien avait été condamné. L'organisation réclame, par ailleurs, la libération du journaliste Youssef Al Bashir Musa, du quotidien As Sahafa, arrêté le 3 mai et torturé. Le 8 mai, la police a fermé les locaux du quotidien anglophone Khartoum Monitor, après avoir saisi tout son matériel. Ces mesures seraient intervenues suite au non-paiement d'une amende infligée au journal, ce que conteste sa direction. Le 6 mai, Nhial Bol, directeur de publication du quotidien, avait, par ailleurs, été arrêté durant 24 heures et questionné sur trois articles publiés en avril qui évoquaient, entre autres, des problèmes auxquels la communauté chrétienne est confrontée au Soudan. Le 9 mars dernier, les autorités soudanaises avaient déjà fait procéder à la saisie du quotidien à son imprimerie. Les services de sécurité avaient déclaré que cette censure était due à un article mentionnant que l'histoire de l'islam au Soudan ne s'était pas toujours déroulée sans heurts. Nhial Bol avait alors déclaré à Reporters sans frontières : "Le but de ce type de confiscation était de mettre le journal dans des difficultés financières." Le 3 mai, les forces de sécurité de Nyala (à Darfour, ouest du pays) ont arrêté Youssef Al Bashir Musa, le correspondant sur place du quotidien As Sahafa. Selon un médecin qui a pu lui rendre visite en détention le 6 mai, le journaliste, qui est amputé d'une jambe, a été torturé. Il a été battu à plusieurs reprises et frappé à l'aide d'un gourdin sur la plante du pied et sur les épaules. Le médecin a précisé que le journaliste a été menacé de viol. Le journaliste a été interrogé sur les informations qu'il avait communiquées à son journal, basé à Khartoum. En avril, de nombreux affrontements s'étaient déroulés dans cette région, faisait plus de 50 morts.
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Updated on 20.01.2016