Un policier arrêté pour avoir tenté d'assassiner un reporter

Reporters sans frontières prend note de l'arrestation de trois suspects dans l'enquête sur la tentative de meurtre contre le journaliste Roger Panizal. La police a annoncé avoir arrêté, le 7 septembre, trois personnes dont un policier. Une des personnes arrêtées serait le commanditaire. Roger Panizal, journaliste pour le tabloid Tiktik, avait été blessé par balles à Valenzuela (près de Manille) le 14 août 2006. Touché à la gorge et à la main, il était resté pendant plusieurs jours entre la vie et la mort. Il avait pu, sur son lit d'hôpital, désigner un certain George Demonyo (« George le Démon ») comme son agresseur. La présidente Gloria Arroyo avait donné, au début du mois d'août, dix semaines à la police et au département de la Justice pour résoudre une dizaine d'affaires d'assassinats de journalistes et de militants de gauche. Peu d'arrestations ont pour le moment eu lieu. Reporters sans frontières appelle les forces de sécurité à redoubler d'efforts en vue de mettre fin au climat de violence qui a fait des Philippines « le deuxième pays le plus dangereux pour les journalistes après l'Irak ». -------- 14.08.06 - Un journaliste grièvement blessé, une autre menacée de mort Le journaliste Roger Panizal est entre la vie et la mort après avoir été blessé par balles, notamment à la gorge, à Valenzuela (près de Manille). Au nord de la capitale, Hazel Gup-ay, présentatrice d'une radio publique locale, reçoit depuis plusieurs jours des menaces de mort. « L'annonce par la présidente Gloria Arroyo d'une mobilisation de la police et la justice pouvait laisser espérer une baisse de la violence contre les journalistes et les militants des droits de l'homme, mais rien de tout cela ne se passe. Alors que deux semaines sont déjà passées depuis l'annonce présidentielle, une seule affaire semble avoir été résolue, et elle ne concerne pas un crime lié aux activités professionnelles de la victime. Il est grand temps que la police et la justice travaillent ensemble pour résoudre les crimes et mettre fin aux violences », a affirmé Reporters sans frontières. Le 4 août, la police a annoncé avoir arrêté quatre suspects, dont deux policiers corrompus, pour le meurtre de Ralph Runez, caméraman de la chaîne publique RPN. Il s'agit d'un crime crapuleux. « Après la tentative d'assassinat de Roger Panizal, il est important que la police puisse déterminer les motifs des auteurs de cette attaque. La multiplication des violences à Valenzuela devrait inciter la police à renforcer sa présence pour lutter contre les groupes criminels qui menacent les journalistes. Dans l'affaire d'Hazel Gup-ay, les autorités devraient assurer sa protection et identifier l'origine des messages de menace », a ajouté l'organisation. Le 14 août, Roger Panizal, journaliste du tabloïd Tiktik, a été grièvement blessé par balles dans une rue de Valenzuela. Alors qu'il se rendait au travail en taxi, un homme armé a intercepté le véhicule et a obligé le journaliste à en descendre. Rejoint par deux complices, l'assaillant a tiré à trois reprises sur Roger Panizal. Selon le site GMANews.tv, il a notamment été blessé à la gorge et à la main. Interrogé sur son lit d'hôpital par des journalistes, Roger Panizal a juste pu désigner « George Demonyo » (George Le Démon) comme le responsable de cette tentative d'assassinat. Deux autres journalistes, Albert Orsolino et Prudencio Melendres, ont été tués cette année dans la région de Valenzuela. Les motifs de ces meurtres ne seraient pas liés à leur activité professionnelle. Depuis le 1er août, Hazel Gup-ay, présentatrice du programme quotidien « Kabarangay » (Copains de la ville) sur la station publique Radyo ng Bayan dzRK à Tabuk (province de Kalinga, Nord), reçoit des messages de mort par SMS. Selon l'Union nationale des journalistes des Philippines (NUJP), Hazel Gup-ay, âgé de 36 ans, craint pour sa vie après avoir rapporté à la radio une embuscade tendue contre un militant de gauche, Constancio Claver. Les auteurs des SMS (numéros de téléphone : 09104394913) lui reprochent sa couverture biaisée de l'incident, et plus généralement ses critiques à l'encontre des autorités locales. Un autre SMS, reçu le 6 août et envoyé par le téléphone 09207028180, l'avertissait : « J'espère que tu vas mourir bientôt. »
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Updated on 20.01.2016