Un nouveau chef d'accusation contre Eynulla Fatullayev

Le ministère de la Sécurité nationale a introduit un nouveau chef d'accusation à l'encontre du rédacteur en chef des quotidiens Realny Azerbaïdjan et Gundelik Azerbaïdjan. Celui-ci est désormais accusé d'avoir dissimulé aux impôts une importante partie des revenus des journaux, s'élevant d'après l'accusation à près de 215 000 euros. Déjà condamné en avril 2007 à deux ans et demi de prison pour « insulte au peuple azerbaïdjanais » en plus d' « incitation à la haine raciale » et de « terrorisme », Eynulla Fatullayev a par ailleurs vu ses deux journaux fermés. C'est suite à l'interrogation du personnel des deux titres que la fraude fiscale a été ajoutée à la liste des charges retenues contre lui. Selon Uzeir Jafarov, journaliste pour Gundelik Azerbaïdjan, il s'agirait d'une mesure mise en place dans l'unique but de maintenir le journaliste sous les verrous. Il risque deux ans d'emprisonnement supplémentaires. Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, à l'issue de sa visite en Azerbaïdjan le 7 septembre 2007, a tenu à rappeler qu'il devient indispensable d'arrêter le processus visant à poursuivre pénalement des journalistes pour diffamation, évoquant les cas des sept journalistes toujours emprisonnés dans le pays. Le commissaire a jugé peu probable une libération malgré la requête qu'il a formulée auprès du Président azerbaïdjanais. Ce dernier lui a néanmoins fait part de l'attention toute particulière qu'il porterait au rapport du commissaire, soucieux d'améliorer l'image internationale de son pays. ------------------------------------------------------------------ 13 juillet 2007 Affaire Eynulla Fatullayev : nouvelles pressions du ministère de la Sécurité nationale Le 11 juillet 2007, la cour d'appel de Bakou, présidée par Rasul Safarov, a confirmé la décision de la cour du quartier de Sabail de maintenir dans la prison du ministère de la Sécurité nationale, le journaliste Eynulla Fatullayev. Condamné à deux ans et demi de prison pour “diffamation”, il est également accusé de nouvelles charges de “terrorisme”. Par ailleurs, quatre employés du quotidien Gundelik Azerbaïdjan, Famil Jafarli, Jeyhun Nagiyev, Aynur Elgunesh et Neymat Huseynli, ont été interrogés comme témoins par le ministère de la Sécurité nationale. Selon Famil Jafarli, il leur a été demandé sous quel pseudonyme Eynulla Fatullayev publiait ses articles. Les interrogatoires ont duré environ une demie heure. A ce jour, plus de vingt personnes travaillant pour Gundelik Azerbaïdjan ou Realny Azerbaïdjan ont été interrogées. Reporters sans frontières dénonce les pressions constantes subies par Eynulla Fatullayev et ses collègues qui traduisent un véritable acharnement des autorités contre leur média.
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Updated on 20.01.2016