Un monteur de la chaîne publique Eri-TV porté disparu depuis qu'il a tenté de fuir en Ethiopie
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Reporters sans frontières exprime son inquiétude sur le sort de Johnny Hisabu, monteur de la chaîne de télévision publique érythréenne Eri-TV, disparu depuis fin mai 2007 après avoir tenté de fuir vers l'Ethiopie. Des informations non confirmées indiquent qu'il pourrait avoir été arrêté et serait détenu à Barentu (Sud-Ouest).
"Rouage forcé de la machine de propagande de l'un des régimes les plus durs au monde, Johnny Hisabu fait partie de ces centaines d'Erythréens qui, chaque mois, cherchent à fuir l'enfer imposé au pays par le gouvernement. Or, la seule réaction de ce dernier à la fuite de la population, et notamment de ses journalistes et techniciens, est plus de cruauté et plus d'intolérance. Le président Issaias Afeworki, qui se présente comme le garant de l'unité nationale, devrait comprendre qu'il est devenu le surveillant général d'une prison à ciel ouvert", a déclaré l'organisation.
Johnny Hisabu n'a plus reparu à son travail au ministère de l'Information depuis fin mai, à la même période où Eyob Kessete, journaliste du service en amharique de la radio publique Dimtsi Hafash, a été arrêté par des garde-frontières alors qu'il tentait de gagner l'Ethiopie. Ce dernier est détenu depuis dans la prison de May Srwa (Nord-Ouest d'Asmara).
Johnny Hisabu avait décidé de fuir clandestinement vers l'Ethiopie voisine où réside une partie de sa famille. Il est membre de la communauté Amiche, dont les membres sont nés et ont été élevés en Ethiopie avant l'indépendance. Depuis son départ, il n'a pas reparu à son travail, au sein de l'équipe de monteurs du ministère de l'Information. Les recherches effectuées par Reporters sans frontières dans les camps de réfugiés érythréens en Ethiopie sont pour l'instant restées vaines. Des informations non confirmées indiquent que le groupe de fugitifs aurait été intercepté par des garde-frontières érythréens et Johnny Hisabu aurait été arrêté. Il serait retenu depuis sa capture dans un centre de détention de la ville de Barentu.
Par ailleurs, Reporters sans frontières a appris que Fetiha Khaled (et non Fathia comme indiqué préalablement par erreur), animatrice du service en arabe de Eri-TV arrêtée début 2007, a été transférée dans un camp militaire proche de la frontière soudanaise. Son salaire lui est désormais versé par le ministère de la Défense, ce qui laisse penser qu'elle a été incorporée de force dans l'armée. Fetiha Khaled avait fait partie des neuf employés des médias publics arrêtés à partir du 12 novembre 2006, suite aux défections de plusieurs journalistes célèbres. Les autorités les avaient arrêtés parce qu'ils étaient suspectés d'être restés en contact avec les fugitifs ou de chercher à fuir eux-mêmes. Dans ce groupe figurait également Paulos Kidane, journaliste du service en amharique d'Eri-TV et de la radio publique Dimtsi Hafash, mort dans des circonstances non élucidées en juin 2007 alors qu'il tentait, lui aussi, de fuir à pied vers le Soudan.
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20.01.2016