Un mois après l'enlèvement d'Adjmal Nasqhbandi le 5 mars, Reporters sans frontières et La Repubblica s'adressent au gouvernement afghan afin que tout soit mis en œuvre en vue de la libération de l'interprète afghan.
Un mois après l'enlèvement d'Adjmal Nasqhbandi, l'interprète de Daniele Mastrogiacomo, reporter pour LaRepubblica, libéré le 19 mars 2007, Reporters sans frontières et le quotidien italien appellent le gouvernement afghan à tout mettre en œuvre pour obtenir sa libération. L'interprète est aux mains du mollah Dadullah depuis le 5 mars. L'organisation et le quotidien ont également demandé au gouvernement de Kaboul que Rahmatullah Hanefi, chef du personnel de l'hôpital de l'ONG italienne Emergency à Lashkar Gah, qui serait détenu dans une prison afghane depuis le 20 mars sans chef d'inculpation, soit libéré au plus vite.
"Les menaces de mort proférées par le mollah Dadullah à l'encontre d'Adjmal Nasqhbandi sont des plus condamnables. Il est évident que les taliban ont déjà obtenu beaucoup au travers de ce chantage déplorable et que rien ne justifie ces pratiques. Nous demandons au gouvernement afghan et à tous ceux qui sont à même d'intercéder de faire tout leur possible pour la libération du journaliste afghan Nasqhbandi. Par ailleurs, nous demandons la libération immédiate de Rahmatullah Hanefi. Sa détention, sans chef d'inculpation et dont les raisons n'ont jamais été rendues publiques, est inacceptable", ont déclaré Reporters sans frontières et La Repubblica.
Le 29 mars 2007, une vidéo dans laquelle le mollah Dadullah s'est adressé au président de l'Afghanistan, Hamid Karzaï, a été diffusée sur la chaîne Sky TG24. Le mollah menaçait de mort Adjmal Nasqhbandi si le Président ne libérait pas deux de ses hommes. "Si Karzaï est vraiment le président de l'Afghanistan, il doit négocier la libération d'Adjmal. Karzaï a jusqu'ici négocié la libération d'étrangers mais jamais celle d'un citoyen afghan. S'il n'y a pas de négociation, nous le tuerons", a affirmé le mollah Dadullah. Adjmal Nasqhbandi, qui a été kidnappé avec Daniele Mastrogiacomo et Sayed Agha, leur chauffeur afghan assassiné le 16 mars 2007, est toujours otage des taliban alors que sa libération avait été promise le même jour que celle du reporter de La Repubblica.
Le 20 mars 2007, Rahmatullah Hanefi, qui a joué un rôle primordial lors de la libération de Daniele Mastrogiacomo, aurait été incarcéré dans une prison afghane. Le 2 avril 2007, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères a annoncé qu'une délégation de la Croix-Rouge avait pu rendre visite à Rahmatullah Hanefi, dans un lieu secret.
Quelque 400 personnes ont manifesté à Rome le 1er avril 2007, afin de réclamer la libération de ces deux hommes. Durant ce rassemblement place Navone à Rome, la sœur de Daniele Mastrogiacomo a lu un message que son frère avait adressé aux gouvernements d'Afghanistan et d'Italie, à l'ONU, aux ONGs en place et aux ambassades à Kaboul en leur demandant de "faire leur maximum pour la liberté de ses amis." "Mon cœur et mes pensées sont pour eux," a déclaré le reporter. L'ex-otage en Irak, Giuliana Sgrena, reporter pour Il Manifesto, a également affirmé, lors de la manifestation, qu'il était nécessaire de ne pas faire de différence de traitements entre les Italiens et les autres otages. Des portraits des deux otages avaient été placés de chaque côté d'une scène. Deux parlementaires, Giovanni Russo Spena et Furio Colombo, ainsi qu'une ancienne otage en Irak, Simona Torretta, ont rendu hommage aux détenus.
Le 3 avril 2007, lors d'une conférence de presse à Kaboul, une dizaine de journalistes afghans et italiens, dont le président de l'Union nationale des journalistes afghans, Fazel Sancharaki, ont également lancé un appel aux taliban afin que leur confrère Adjmal Nasqhbandi soit libéré. Un reporter pour le quotidien Corriere della Sera, Lorenzo Cremonesi, a déclaré : "Nous journalistes afghans, italiens et collaborateurs de médias, voulons lancer un appel direct aux taliban et en particulier au commandant mollah Dadullah qui retient en otage notre collègue Adjmal Nasqhbandi, pour que ce dernier soit immédiatement relâché."
Duilio Giammaria, de la télévision Rai, a, de son côté, demandé aux autorités afghanes d'expliciter les raisons, jusqu'ici inconnues, de la détention du responsable de l'hôpital de l'ONG Emergency, Rahmatullah Hanefi.