Un maire censure quatre médias critiques à son égard

Reporters sans frontières condamne les mesures prises, le 12 novembre 2006, par le maire de Maturín (Est), Numa Rojas, contre les deux principaux quotidiens de la région et deux radios. L'élu a décrété que les quatre médias feraient l'objet d'un “veto informatif et publicitaire”. “Interdire d'accès des médias à l'information publique et les sanctionner financièrement en les privant de ressources publicitaires relève purement et simplement de la censure. Si Numa Rojas veut contester les propos le concernant tenus dans la presse, rien ne l'empêche d'utiliser la voie légale en engageant une action en justice ou en réclamant un droit de réponse. Nous demandons au ministre de la Communication et de l'Information, Willian Lara, de désavouer les méthodes du maire de Maturín, et, pourquoi pas, d'établir une médiation entre les médias concernés et Numa Rojas”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 12 novembre 2006, le maire de Maturín, Numa Rojas, a décidé que les journalistes des quotidiens La Prensa et El Périodico de Monagas, et des radios Órbita et 93.5 La Gran FM, seraient interdits d'accès aux bâtiments muncipaux. L'élu, qui accuse ces quatre médias de mener campagne contre lui, a également annoncé qu'ils seraient privés de publicité officielle. Le maire de Maturín est en conflit depuis plus de six mois avec les médias locaux qui s'étaient fait l'écho de l'inculpation de sa compagne, présidente de la Maison bolivarienne de la femme de Maturín, pour des irrégularités de gestion. Le 9 juillet dernier, Numa Rojas avait déclaré publiquement à propos des médias : “Et après, ils s'étonnent que les gens brûlent des journaux alors qu'ils nous causent du tort sans arrêt.” Membre du Movimento Va República (MVR, Mouvement pour la Ve République, le parti du président Hugo Chávez), Numa Rojas est également mis en cause dans sa gestion par des membres de son propre parti. Les sanctions qu'il a prises contre les quatre médias concerne aussi deux conseillers municipaux du MVR. L'élu a demandé à un dirigeant national du parti de faire cesser la “guerre médiatique” dirigée, dit-il, contre lui.
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Updated on 20.01.2016