Un journaliste violemment battu par la police

Moujib Soueileh, cameraman pour la chaîne satellitaire arabe Al-Arabiya a été harcelé et frappé par la police le 20 octobre 2005, à Sanaa, alors qu'il réalisait un reportage sur une manifestation d'ouvriers d'une usine de textile réclamant le paiement de leurs arriérés de salaire. "Nous condamnons l'agression dont Moujib Soueileh a été victime. Cette nouvelle affaire vient rappeler qu'il est encore difficile d'exercer librement le métier de journaliste dans ce pays. Nous exhortons le ministère de l'Intérieur à mener une enquête approfondie afin d'identifier et de punir les policiers auteurs de cette agression honteuse", a déclaré Reporters sans frontières. Le 20 octobre 2005, Moujib Soueileh a été insulté et frappé à la matraque à plusieurs reprises par des policiers. Le journaliste a ensuite été conduit avec son collègue Najib Al-Charaabi, correspondant de la chaîne de télévision saoudienne El-Ikhbariyeh au commissariat. Les deux hommes y ont été retenus pendant plusieurs heures. Moujib Soueileh a finalement été transporté à l'hôpital dans un état grave. D'après les médecins, la violence des coups portés a provoqué des ecchymoses à la jambe, trois côtes cassées ainsi qu'une hémorragie interne. Le responsable du bureau de la chaîne Al-Arabiya à Sanaa, Hamoud Mounser, a dénoncé une campagne de mobilisation hostile aux journalistes, notamment envers les correspondants des médias étrangers. Ces derniers sont régulièrement diffamés dans des journaux gouvernementaux. Hamoud Mounser a indiqué qu'Al-Arabiya entendait porter plainte auprès du ministère de l'Intérieur pour "agression injustifiée" contre son cameraman. Le syndicat des journalistes yéménites a, par ailleurs, fermement condamné cette agression et exprimé son inquiétude sur les atteintes à la liberté de la presse au Yémen depuis le début de l'année 2005.
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Updated on 20.01.2016