Un journaliste tué, un autre blessé

À ce jour, même si les autorités ont attribué le crime à la guérilla des FARC, les auteurs de l'assassinat de Juan Carlos Benavides, deux hommes en civil, n'ont pas été formellement identifiés. Il est d'autre part difficile d'établir si les journalistes étaient visés lors de l'attaque du véhicule. Juan Carlos Benavides et Jaime Conrado voyageaient en compagnie du gouverneur de la réserve indienne Camilo Jamioy, de son épouse, conseillère municipale de Sibundoy (département de Putumayo), et du candidat aux élections municipales Alex Mejía. Aucun des passagers n'avait reçu de menaces avant l'attentat. ________________________________________________________________ 24.08.2003 Un journaliste tué par les FARC, un autre blessé Juan Carlos Benavides, un journaliste âgé de 25 ans qui travaillait pour la station communautaire Manantial Estereo a été tué par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans la nuit du 22 au 23 août. Son collègue, Jaime Conrado, a été blessé. Selon les autorités locales, les deux journalistes couvraient la visite du président colombien Alvaro Uribe dans la région de Putumayo (sud du pays), venu rencontrer des officiels locaux. Les deux journalistes se rendaient en voiture à la ville de Puerto Asis et auraient refusé de s'arrêter à un barrage mis en place par les FARC. Celles-ci ont ouvert le feu sur les deux hommes tuant Juan Carlos Benavides dans le dos et blessant Jaime Conrado à l'abdomen. Il s'agit du cinquième journaliste tué depuis le 1er janvier 2003. La Colombie est le pays le plus dangereux du continent pour la presse, avec une cinquantaine de journalistes tués au cours des dix dernières années. Ces derniers sont victimes de la couverture qu'ils donnent au conflit. Guérillas et paramilitaires, qui se livrent une lutte à mort, les considèrent comme "objectifs militaires" dès lors qu'ils les soupçonnent de soutenir l'autre camp. Ils sont également victimes de leurs révélations sur les narcotrafiquants et les fonctionnaires corrompus. En raison des atteintes répétées de leurs groupes armés à la liberté de la presse, Carlos Castaño, leader des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, paramilitaires), Manuel Marulanda, chef de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxiste), et Nicolas Rodríguez Bautista, à la tête de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) sont considérés par Reporters sans frontières comme trois des prédateurs de la presse. Les FARC retiennent 21 otages politiques, dont Ingrid Betancourt ancienne candidate à l'élection présidentielle en Colombie, une cinquantaine d'officiers de l'armée et 800 civils, certains depuis plus de six ans. Les FARC exigent un accord global pour un échange entre ces 900 otages et leurs propres militants détenus en Colombie.
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Updated on 20.01.2016