Un journaliste tué, un autre agressé avant les fêtes de Noël
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Reporters sans frontières est choquée par la tentative d'assassinat à laquelle a échappé Rufino Gamboa, correspondant des radios dwNE et dzMM à San Jose (région de Luzon Central, Nord). Cette attaque intervient deux jours après le décès d'Andres Acosta, reporter de la dzJC Aksyon Radyo à Batac (Ilocos Norte, Nord), qui a été poignardé à mort.
"Les auteurs et les motifs de ce nouvel assassinat et de cette agression ne sont pas encore connus, mais il est primordial que les enquêteurs n'écartent aucune piste, notamment celle liée aux activités journalistiques des victimes. Seule une politique volontariste de la police et de la justice permettra de juguler cette vague incessante de crimes de journalistes. Avec six assassinats de journalistes liés à leurs activités professionnelles, les Philippines sont en 2006 le troisième pays le plus dangereux pour la presse après l'Irak et le Mexique", a déclaré l'organisation.
Le 22 décembre, Rufino "Butch" Gamboa a été attaqué alors qu'il revenait en taxi-moto d'une conférence dans la ville de San Jose (Nord). Les deux assaillants qui circulaient à moto ont tiré plusieurs fois sur le journaliste qui s'est jeté à terre et a réussi à s'échapper. Le conducteur du moto-taxi est indemne, mais le journaliste a été blessé par balles au bras gauche et à la poitrine.
Rufino Gamboa travaillait notamment pour la station dwNE, contrôlée par le gouvernement provincial de Nueva Ecija.
Andres "Andy" Acosta, reporter de 46 ans, a été poignardé à mort le 20 décembre à Batac (Nord). Des témoins l'ont vu s'arrêter le long d'une route alors qu'il circulait à moto. Puis il s'est effondré. Il venait de recevoir trois coups de pique à glace dans des circonstances non élucidées. Il a succombé à ses blessures pendant son transfert à l'hôpital. La police n'a pas encore arrêté de suspect.
L'officier enquêteur, Bienvenido Rayco, n'a pas écarté la piste d'un assassinat pour des raisons liées à sa profession. De son côté, le directeur de dzJC Aksyon-Radyo, Diomedes Lorenzo, a affirmé qu'Andres Acosta travaillait depuis neuf ans sur des affaires liées à la police, mais qu'il n'enquêtait pas sur des affaires sensibles en ce moment. Le journaliste collaborait également à la publication communautaire Northern Light.
Le 25 décembre, un officier de police a affirmé, sur la base des premiers résultats de l'enquête, qu'Andres Acosta n'avait pas été tué pour son travail, sans donner plus de détails. L'enquête pourrait s'orienter vers un crime de vengeance : Andres Acosta avait encouragé son fils à témoigner dans un procès pour meurtre.
En 2004, un autre journaliste de la radio dzJC, Roger Mariano, avait été assassiné pour ses reportages. Un ancien policier, Apolonio Medrano, devrait être prochainement jugé pour ce meurtre.
Publié le
Updated on
20.01.2016