Un journaliste tué par balle, le premier de l’année 2012 en Asie
Organisation :
Reporters sans frontières condamne fermement l’assassinat de Christopher Guarin, éditeur du Tatak News Nationwide et animateur sur la radio dxMD, tué dans une embuscade le 5 janvier 2012, à General Santos (sud du pays).
“Nous sommes profondément choqués par la mort de Christopher Guarin et présentons nos condoléances à sa famille et ses proches. Ce nouveau cas met, une de fois de plus, en exergue le climat d’extrême insécurité qui entoure l’activité des professionnels des médias aux Philippines”, a déclaré l’organisation.
“Nous saluons la création d’une équipe indépendante d'enquêteurs et avocats issus du secteur privé, mais attendons d’autres mesure en faveur de la protection des médias et de la lutte contre l’impunité. Plusieurs unités spéciales ont été créées auparavant, telle que la Task Force 211, sans résultats majeurs. Cette nouvelle structure engage véritablement la crédibilité de l’Etat. La transparence des investigations doit, par ailleurs, être garantie, au même titre que toute enquête menée par des agents publiques”, a ajouté Reporters sans frontières.
Vers 10 heures du soir, alors que Christopher Guarin rentrait de son travail avec sa femme et ses deux enfants, deux hommes à moto ont fait feu contre son véhicule. Atteint dès le premier impact, il a réussi à sortir de sa voiture et a tenté d’échapper à ses agresseurs, qui l’ont à nouveau visé, à plusieurs reprises, le touchant de cinq balles dans le corps et d’une à la tête. Les médecins n’ont pu que constater son décès à son arrivée à l’hôpital.
Selon sa femme, légèrement blessée dans l’attaque, Christopher Guarin recevait des menaces de mort depuis plusieurs jours. Une information confirmée par la direction de son journal, selon qui le journaliste aurait reçu, durant son émission de radio du soir, un message d’un expéditeur anonyme lui annonçant qu’il serait tué à sa sortie.
Selon le Manila Bulletin, le président Benigno S. Aquino III aurait ordonné la constitution d’une équipe d’enquête formée d’avocats et de détectives privés, à qui serait donné le pouvoir de poursuivre les auteurs de crimes contre les journalistes.
Les Philippines sont l’un des pays les plus dangereux au monde pour la profession. En 2011, deux journalistes ont été tués en lien avéré avec leurs activités et cinq autres professionnels des médias sont morts pour des raisons encore incertaines. Les zones métropolitaines de Manille, Cebu et Cagayan de Oro sur les îles de Luçon et Mindanao, figurent parmi les lieux les plus dangereux au monde pour les journalistes.
Publié le
Updated on
20.01.2016