Reporters sans frontières dénonce l'assassinat du journaliste Subramaniyam Sugirdharajan, correspondant du quotidien en langue tamoul Sudar Oli, le 24 janvier 2006, dans la ville de Trincomalee (Est). L'organisation appelle le Premier ministre Ratnasiri Wickremanayake à tout mettre en œuvre pour retrouver et arrêter les assassins et leurs commanditaires.
Reporters sans frontières dénonce l'assassinat, le matin du 24 janvier 2006, de Subramaniyam Sugirdharajan, 35 ans, correspondant du quotidien en langue tamoul Sudar Oli dans la ville de Trincomalee (Est). La veille de sa mort, le journaliste avait rédigé un article sur les exactions des groupes paramilitaires tamouls dans sa région.
« Nous sommes horrifiés par la violence qui frappe les journalistes tamouls. L'impunité dont bénéficient les auteurs et les commanditaires de ces crimes encourage de nouvelles attaques contre la presse, a déclaré Reporters sans frontières. Nous demandons au Premier ministre Ratnasiri Wickremanayake de tout mettre en œuvre pour que la police identifie et arrête les assassins de Subramaniyam Sugirdharajan, et également ceux de Relangi Sevaraja et Dharmeratnam Sivaram qui sont toujours en liberté. »
Le correspondant de Sudar Oli est le troisième journaliste tamoul tué au cours des douze derniers mois. Une dizaine d'autres ont été arrêtés, agressés ou menacés par les forces de sécurité ou les mouvements armés tamouls.
Subramaniyam Sugirdharajan, journaliste et également employé du port de Trincomalee, a été abattu le 24 janvier à 6 heures du matin alors qu'il attendait un transport public pour se rendre au travail. Les assassins ont réussi à prendre la fuite à moto. La police s'est rendue sur les lieux du crime. Selon le site Tamilnet, l'homicide a eu lieu près du Secrétariat du gouverneur.
Le journaliste, père de deux enfants en bas âge, avait publié la veille de sa mort un article détaillant les exactions commises par les groupes paramilitaires tamouls, notamment l'EPDP, dans la région de Trincomalee. Par ailleurs, Subramaniyam Sugirdharajan avait permis à Sudar Oli de contredire, photographies à l'appui, la version de l'armée sri lankaise sur la mort, le 2 janvier dernier, de cinq étudiants à Trincomalee. Des images prises par le journaliste montraient qu'ils avaient été abattus à bout portant, et non pas dans l'explosion d'une grenade.
Le quotidien Sudar Oli, dont la ligne éditoriale est plutôt favorable aux Tigres tamouls (LTTE), a déjà fait l'objet de plusieurs attaques et menaces en 2005. Le 20 août, deux grenades avaient été lancées, sans exploser, dans le bureau du département de la publicité du journal. Trois jours plus tard, un journaliste de la rédaction avait été malmené et arrêté par la police sous l'accusation d'être un espion du LTTE. Le 29 août, un garde de sécurité, David Selvaratnam, avait été tué devant les locaux du journal à Colombo, lors d'une attaque à la grenade. Sudar Oli appartient au groupe de presse Uthayan, basé à Jaffna, qui a également été visé plusieurs fois par des attentats.