Un journaliste survit après une vingtaine de coups de poignard
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Le 3 mars 2009, Syrgak Abdyldaev, journaliste de l'hebdomadaire indépendant Reporter Bishkek, a été sauvagement poignardé à plus de vingt reprises par quatre inconnus. Le journaliste, qui quittait les locaux de sa rédaction à Bichkek, a subi des sévices d'une violence inouïe.
"L'agression de Syrgak Abdyldaev est révoltante. Cette attaque confirme le climat d'hostilité extrême envers la presse au Kirghizstan. Les autorités ont annoncé l'ouverture d'une enquête, mais cela n'est pas suffisant. Nous exigeons des autorités que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Les agresseurs doivent être jugés et condamnés pour cette grave agression", a déclaré Reporters sans frontières.
Alors que Syrgak Abdyldaev quittait les locaux de Reporter Bishkek, en début de soirée, quatre inconnus sont descendus soudainement d'un véhicule. Après avoir attrapé le journaliste, les agresseurs l'ont poignardé à vingt et une reprises, lui ont cassé les deux mains, brisé des côtes et fraturé les avant-bras, en pleine rue. Il a été admis d'urgence à l'hôpital en soins intensifs, après avoir perdu une quantité importante de sang. Pour l'heure, son état de santé semble s'être stabilisé, mais Syrgak Abdyldaev devra subir, dans les jours prochains, deux lourdes opérations chirurgicales.
Reporter Bishkek est l'un des rares journaux indépendants kirghiz qui publient des reportages et des articles critiques envers le gouvernement. Dans son édition du 27 février 2009, l'hebdomadaire avait publié deux articles sur la situation économique et politique du pays. L'un d'eux, cosigné par le rédacteur en chef de Reporter Bishkek, évoquait une éventuelle réélection de l'actuel président kirghiz, Kourmanbek Bakiev, lors d'élections anticipées probablement tenues à l'automne prochain.
Le Kirghizstan occupe la 111e place du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. En octobre 2007, Alisher Sayipov, journaliste indépendant et fondateur du journal Sayasat, a été assassiné par balles, en pleine rue. Dix- huit mois après sa mort, ni les auteurs ni les commanditaires du crime n'ont été indentifiés.
Publié le
Updated on
20.01.2016