Un journaliste succombe à ses blessures et un autre est blessé au Baloutchistan

Reporters sans frontières est révoltée par la mort, le 16 avril 2009, de Wasi Ahmed, correspondant du quotidien Balochistan Express dans le district de Khuzdar (Sud-Ouest). Il est décédé des suites de ses blessures dans un hôpital de Karachi, après avoir été la cible, le 11 avril, d’hommes armés, au Baloutchistan. Un autre reporter, Muhammad Khan Adil de la chaîne Dunya TV, a été blessé par l’explosion d’une bombe dans la même province où la situation est extrêmement tendue depuis l’assassinat de trois dirigeants baloutches. "L’enlèvement et l’assassinat des trois leaders baloutches ainsi que les menaces constantes qui pèsent contre les journalistes et militants des droits de l’homme baloutches sont inadmissibles, mais cela ne peut en aucune manière justifier des actes de vengeance contre la presse. Nous appelons toutes les parties, notamment les groupes armés baloutches et les forces de sécurité, à la plus grande retenue, et à ne plus considérer les médias comme des cibles. Il est urgent que le gouvernement ramène le calme au Baloutchistan, notamment en ne laissant pas impunies les violations des droits de l’homme", a affirmé l’organisation. Le 11 avril, des hommes ont tiré sur Wasi Ahmed, correspondant du Balochistan Express, alors qu’il se trouvait près d’un kiosque de presse à Khuzdar. Il est mort cinq jours plus tard des suites de ses blessures à l’estomac. Le vendeur de journal a également été blessé. Originaire du Pendjab, le journaliste aurait été visé par un groupe armé baloutche. Le 10 avril, Muhammad Khan Adil, un reporter de la télévision Dunya TV, a été blessé par l’explosion d’une bombe le long d’une route. Déjà, le 23 février 2009, Jan Muhammad Dashti, propriétaire et rédacteur en chef du quotidien baloutche Asaap, avait été gravement blessé par balles, alors qu’il se rendait à son bureau de Quetta. "Les journalistes baloutches sont visés par les forces de sécurité tandis que les journalistes originaires du Pendjab sont les cibles des groupes séparatistes. Nous sommes prisonniers entre une mer sans fond et l’enfer", a déploré un journaliste de Quetta interrogé par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016