Un journaliste suédois tué par des hommes armés à Kaboul
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Le journaliste anglo-suédois Nils Horner a été tué le 11 mars 2014 dans le quartier de Wazir Akbar Khan, au centre de Kaboul. Grand reporter et correspondant pour la radio publique suédoise Sveriges Radio, Nils Horner a été abattu de plusieurs balles à la tête par deux hommes non identifiés. Le journaliste était arrivé à Kaboul le 9 mars dernier pour réaliser plusieurs reportages.
"Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux proches et aux collègues de Nils Horner. La recrudescence des violences, depuis le début de la campagne électorale, affecte également les journalistes et constitue l’un des principaux dangers pour la liberté de l'information. Cette mort tragique nous rappelle que des professionnels des médias risquent quotidiennement leur vie pour nous informer", déclare Réza Moïni, responsable du bureau Iran-Afghanistan de Reporters sans frontières.
“Nous attendons des autorités qu’elles mènent une enquête approfondie dans les plus brefs délais afin de maximiser les chances de retrouver les auteurs et les commanditaires et de les voir traduits en justice. Même si les médias afghans se sont développés au cours des dernières années, l’insécurité croissante, mais surtout l’impunité totale dont bénéficient les auteurs d’attaques contre les professionnels des médias, pourraient compromettre la couverture du scrutin ainsi que l’ensemble du processus démocratique”, ajoute Réza Moïni.
Agé de 51 ans, le journaliste a été abattu en pleine rue alors qu’il sortait d’un restaurant accompagné de son fixeur et de son chauffeur. Certaines sources affirment que le journaliste, gravement blessé, a été transporté à l’hôpital central de Kaboul avant de décéder de ses blessures. D’autres indiquent que le journaliste était déjà mort à son arrivée.
Le porte-parole de la police de Kaboul, Heshmatollah Stankzi, a confirmé que l'attaque ciblait le journaliste et qu’une enquête était en cours.
L'attaque n’a toujours pas été revendiquée. Zabiullah Mujahid, porte-parole des taliban a déclaré à l'AFP avoir “vérifié avec nos combattants, ils ne sont pas impliqués". Dans un communiqué de presse diffusé il y deux jours, les taliban avaient donné l’ordre à leurs combattants de “perturber” l’élection du 5 avril en Afghanistan. Ils y menaçaient également les électeurs qu'ils ne mettrons pas « en danger leurs vie qu’en participant à cette élection.» Depuis le début d’année, les attaques sanglantes se sont multipliées dans le pays, faisant de nombreuses victimes civiles.
En période électorale, les journalistes sont régulièrement victimes d’attaques et font l’objet de menaces en raison de leur travail d'information. Depuis le début de la campagne électorale, lancée le 15 février 2014, une vingtaine de journalistes ont été victimes d’agressions, y compris de la part de proches des candidats à la présidence.
Malgré une hausse significative en 2013, l’Afghanistan demeure à la 128ème position sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2014.
Publié le
Updated on
20.01.2016