Un journaliste sanctionné pour une question posée lors de la conférence de presse Karzaï-Musharraf

Pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de Hamid Karzai à Kaboul, un journaliste a été interdit d'excercer sa profession. Il avait posé une question sur les problèmes frontaliers aux présidents afghan et pakistanais lors d'une conférence de presse.

Dans une lettre adressée au ministre afghan de l'Information et de la Culture, Rahin Makhdom, Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée des sanctions prises à l'encontre du journaliste Kabir Omarzai de la radiotélévision publique d'Afghanistan. "Alors que le président par intérim, Hamed Karzaï, s'est personnellement engagé en faveur de la liberté d'expression, il est regrettable qu'une sanction injustifiée soit prise à l'encontre d'un journaliste qui n'a fait que poser une question lors d'une conférence de presse", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. RSF a demandé au ministre de revenir sur cette décision et de permettre à Kabir Omarzai de pouvoir travailler librement. Selon les informations obtenues par RSF, le président afghan par intérim, Hamed Karzaï, a demandé au ministre de l'Information et de la Culture, quelques jours après la visite du président pakistanais Musharraf à Kaboul, de prendre des sanctions contre Kabir Omarzai, journaliste de la radio et la télévision publique afghane. Le journaliste avait posé une question aux présidents afghan et pakistanais sur le problème frontalier entre les deux pays, lors de la conférence de presse commune tenue le 2 avril 2002 à Kaboul. Le président Hamed Karzaï avait interrompu le journaliste dans sa question et avait refusé d'y répondre. Par ailleurs, la télévision afghane n'avait pas diffusé cette partie de la conférence de presse. Selon un article publié dans le numéro 11 du Kabul Weekly, le ministère a notifié à Kabir Omarzai qu'il était démis de ses fonctions pour une durée indéterminée. Mais selon certaines sources, le journaliste aurait de nouveau été autorisé à se rendre à son poste de travail, mais serait tenu à l'écart de toutes les cérémonies officielles. C'est la première fois depuis la chute du régime taliban qu'un journaliste afghan est sanctionné pour avoir simplement exercer son droit à informer. Lors de sa prise de fonctions, le 22 décembre 2001, Hamid Karzaï a affirmé : "La liberté d'expression et de croyance est un droit de tous et de chacun des citoyens afghans, et il est de notre responsabilité de le défendre".
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Updated on 20.01.2016