Le parquet de Varsovie a demandé à Maciej Mikolajczyk, journaliste d'investigation pour l'hebdomadaire satirique Nie, de remettre le disque dur de son ordinateur à la justice le 5 septembre au plus tard. Il risque entre trois mois et cinq ans de prison. Reporters sans frontières s'inquiète de cette affaire, contraire au principe du secret des sources, et en dénonce l'absurdité.
Maciej Mikolajczyk, journaliste d'investigation pour l'hebdomadaire satirique Nie a été convoqué, le 31 août 2005, au parquet de Varsovie et sommé de remettre le disque dur de son ordinateur à la justice le
5 septembre au plus tard.
« Tout est à dénoncer dans cette affaire : le principe tout d'abord, car nous sommes fermement attachés à la défense du secret des sources. Par ailleurs, la situation est d'une absurdité déconcertante : Maciej Mikolajczyk n'a pas pu travailler ces deux derniers mois car son disque dur se trouvait sous scellés…chez lui ! Nous sommes inquiets de cette situation, car malgré notre intervention début août auprès de la justice polonaise et l'aide du médiateur de la République polonaise, la situation empire », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 30 juin 2005, des policiers se sont rendus chez Maciej Mikolajczyk et, évoquant une décision du 23 juin du procureur Beata Kaszewska, ont demandé que le journaliste leur remette le disque dur de son ordinateur. Devant son refus, les policiers ont placé le disque dur dans une boîte en carton qu'ils ont scellée et laissée sur place. Des informations et de la documentation non publiée, ainsi que les coordonnées des informateurs de Nie, se trouvent notamment sur ce disque dur. Maciej Mikolajczyk, privé de son outil de travail, s'est retrouvé dans l'incapacité d'exercer son métier.
Le 31 août, Maciej Mikolajczyk a été convoqué au parquet de Varsovie et interrogé par le procureur Beata Kaszewska. La décision du parquet l'oblige à remettre le disque dur de son ordinateur, toujours sous scellés, le lundi 5 septembre au plus tard. Dans le cas contraire et selon l'article 239.1 du code pénal polonais, le journaliste encourt une peine de prison allant de trois mois à cinq ans.
Le parquet de Varsovie veut saisir le disque dur du journaliste de Nie pour les besoins d'une enquête faisant suite à la plainte de Bogdan Golik, eurodéputé du parti populiste polonais Samoobrona. Ce dernier a porté plainte pour viol du secret de correspondance entre lui et un journaliste de l'hebdomadaire local Panorama Leszczynska, Rafal Makowski. Maciej Mikolajczyk, dans un article paru dans Nie en décembre 2004, avait dévoilé le contenu de la correspondance entre le député et le journaliste, laissant entendre que Bogdan Golik payait régulièrement Rafal Makowski pour des articles qui lui étaient favorables.
Maciej Mikolajczyk a fait appel de la décision du parquet.