Un journaliste risque la peine capitale pour “publication d'informations susceptibles d'affaiblir le moral de l'armée”
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Reporters sans frontières demande l'abandon des poursuites engagées contre Abdulkarim Al-Khaiwani, journaliste indépendant et ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al-Shoura (suspendu). Le journaliste est poursuivi pour “diffusion et publication d'informations susceptibles d'affaiblir le moral de l'armée”, en vertu de l'article 126 du code pénal, qui prévoit la peine capitale.
“Abdulkarim Al-Khaiwani est connu pour ses positions critiques à l'égard du régime du président Ali Abdallah Saleh. Cela n'en fait pas pour autant un rebelle. Il nous faut rappeler aux autorités de Sanaa que les journalistes sont des observateurs neutres et qu'à ce titre ils ne doivent pas être poursuivis en justice pour leurs comptes rendus”, a déclaré l'organisation.
Depuis la suspension en 2005 de l'hebdomadaire Al-Shoura, Abdulkarim Al-Khaiwani collabore à de nombreuses publications. Après avoir publié des photos illustrant les exactions commises par l'armée dans le nord du pays, en proie à une rébellion confessionelle, il a été interpellé par les forces de l'ordre, en juin 2007. Le journaliste a été incarcéré pendant un mois avant de bénéficier d'une libération provisoire pour raisons de santé. Durant les interrogatoires préliminaires, Abdulkarim Al-Khaiwani était accusé d'”activités terroristes” pour ses liens présumés avec la rébellion chiite opérant dans le nord du pays.
Le procès du journaliste a repris le 21 octobre. Lors de l'audience du 31 octobre, ses avocats ont remis en cause le bien-fondé des poursuites judiciaires et la compétence de la Cour de sûreté de l'Etat pour juger cette affaire. Le président du tribunal a demandé un report pour permettre à la Cour d'étudier la demande de la défense. La prochaine audience est prévue le 11 novembre 2007.
Contacté par Reporters sans frontières, Abdulkarim Al-Khaiwani a dénoncé une “machination politique” et déclaré que l'ancien magistrat qui suivait son affaire a été remplacé par le juge Mohsen Alwan, “connu pour son hostilité à l'encontre des journalistes et sa dépendance à l'égard du pouvoir politique et militaire”.
Le Yémen occupe la 143e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières en octobre 2007.
Publié le
Updated on
20.01.2016