Un journaliste risque d'être condamné pour "injure et calomnie"
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Reporters sans frontières attend avec inquiétude l'énoncé du jugement de la Cour suprême de justice de Quito dans une affaire de plagiat. Ce jugement pourrait aboutir à la condamnation pour “injure et calomnie” - un délit passible de prison - de Celio Rosario Chamba, du quotidien El Correo de Machalá. Le journaliste avait relaté des faits que les plaignants ont eux-mêmes reconnus. L'organisation espère la clémence des magistrats de la haute juridiction.
“Une condamnation pour ‘injure et calomnie' de Celio Rosario Chamba serait absurde et dangereuse. Dangereuse car le chef d'inculpation invoqué ne correspond pas à la nature des faits incriminés. Le journaliste n'a pas insulté ou calomnié. Il pourrait, à la rigueur, être accusé de diffamation. Or, les deux personnes qui le poursuivent en justice ont elles-mêmes admis les faits qui leur étaient imputés dans l'article de Celio Rosario Chamba. Nous demandons à la Cour suprême de justice de donner gain de cause au journaliste tant sur le fond que sur la forme”, a déclaré Reporters sans frontières.
Actuel président du Collège de journalistes de El Oro, Celio Rosario Chamba avait publié, le 20 août 2005, dans le quotidien El Correo de Machalá (une municipalité du sud du pays) un article relatant une affaire de plagiat. Deux docteurs vétérinaires auraient recopié, sans autorisation, l'essentiel de leur thèse dans un ouvrage ramené de Cuba. Les intéressés ont poursuivi en justice le journaliste, qui a gagné en première instance le 27 novembre 2006. Les deux plaignants ont cependant fait appel et l'audience finale a eu lieu devant la Cour suprême de Justice de Quito, le 15 mai 2007. Le jugement est attendu ces jours-ci.
Les auteurs du livre cubain, Santiago Torrens et Armando Alvarez Díaz, ont reconnu avoir donné leur accord de principe pour que l'ouvrage serve de référence bibliographique, sans autoriser formellement sa reproduction. Les deux vétérinaires ont admis, au final, avoir largement repris du livre cubain tout en affirmant que le procédé n'était pas un problème. Au moment où l'article avait été publié, l'un des vétérinaires, Luis Antonio Brito, était candidat au poste de recteur de l'université de Machalá. Ce dernier avait jugé que Celio Rosario Chamba avait agi dans l'intention de nuire à sa candidature.
Publié le
Updated on
20.01.2016