Un journaliste retrouvé mort dans le Sindh
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Reporters sans frontières exprime son émotion après que le journaliste Ghulam Rasool Birhamani a été retrouvé mort, le 10 mai 2010, dans la province du Sindh (sud-est du pays). Plusieurs journalistes de la région interrogés par l'organisation estiment que leur confrère pourrait avoir été tué en raison d'un de ses articles sur le mariage forcé de deux jeunes personnes au sein de la tribu Lashari.
"Il est profondément choquant qu'un journaliste puisse ainsi perdre la vie parce qu'il a osé critiquer certaines coutumes et parler de rivalités tribales ou familiales. Nous soutenons les différentes associations locales de journalistes qui ont exprimé leur tristesse et leur solidarité après ce meurtre odieux, et nous demandons qu'une enquête sérieuse détermine rapidement les coupables", a déclaré Reporters sans frontières.
Le corps sans vie de Ghulam Rasool Birhamani, travaillant pour Sindhu, un journal en langue sindhi paraissant dans le district de Dadu, a été découvert par la police, tôt dans la matinée du 10 mai. Son décès a été causé par des "blessures mortelles" à la tête, a estimé un médecin de l'hôpital Johi Taluka, qui a également découvert des marques de torture sur le cadavre. Le journaliste était porté disparu depuis la veille au soir.
Ghulam Rasool Birhamani venait d'évoquer, dans un article, le mariage d'une jeune fille de 20 ans avec un garçon de 10 ans au sein de la tribu Lashari. Dans la province du Sindh, certaines tribus organisent de tels mariages pour régler des différends. Selon Ghulam Bhind, président du Club de la presse de Dadu, le journaliste avait été menacé, avant sa mort, par des membres de la tribu Lashari.
Le défunt, âgé d'une trentaine d'années, collaborait pour plusieurs quotidiens en langue sindhi. Il laisse derrière lui une femme, une fille et deux fils. Il est le quatrième journaliste tué au Pakistan en 2010, et le deuxième dans la province du Sindh.
"Les clubs de la presse et les organisations locales de journalistes, qui ont procédé à une marche de protestation contre ce meurtre, vont observer un deuil de sept jours en mémoire de leur confrère", a annoncé Aman Birhamani, secrétaire général du Club de la presse Wahi Pandhi, dans le district de Dadu.
Le gouvernement du Sindh "doit prendre très au sérieux le meurtre sauvage de Ghulam Rasool Birhamani, et tout faire pour arrêter immédiatement les assassins et les condamner à des peines exemplaires", a déclaré pour sa part la Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ).
Publié le
Updated on
20.01.2016