Un journaliste reçoit trois balles dans le ventre

Reporters sans frontières appelle le gouvernement et les autorités de la province de Lanao del Norte à ordonner une enquête exhaustive sur la tentative d'assassinat du journaliste Jose Cagalawan Pantoja. "Il est essentiel que la police identifie les auteurs de cette attaque ciblée et vraisemblablement préméditée sur cet animateur radio. Les tueurs à gages et leurs commanditaires ne doivent pas rester impunis", a affirmé l'organisation. Jose Cagalawan Pantoja, 44 ans, travaille pour la station de radio dxLS à Iligan, dans le comté de Lanao del Norte, dans le sud des Philippines. Le 8 octobre 2007, vers 7 heures du matin, deux hommes à moto lui ont tiré plusieurs fois dans l'estomac à courte distance, aux abords de l'Université d'Etat Mindanao. Le journaliste a été admis à l'hôpital de Mindanao dans un état critique. Jose Cagalawan Pantoja est connu pour ses reportages controversés. Le journaliste est le principal animateur du programme quotidien "Katawhan Alagaran " (Servir le peuple), qui traite de politique locale. Il y dénonce la corruption et critique aussi le gouverneur de Lanao del Norte, Vincente Belmonte. Ses propos lui ont valu de nombreuses poursuites en diffamation dont certaines ont été rejetées. Il était également le porte-parole de l'ancien gouverneur de Lanao del Norte, Imelda Dimaporo, que Vincente Belmonte a vaincu aux dernières élections. Il avait déclaré avoir reçu des menaces de mort avant son agression. Le journalisme, aux Philippines, est un métier dangereux. En 2006, au moins six professionnels des médias ont été tués. Assassinats, agressions, interpellations, plaintes abusives et cas de censure sont devenus monnaie courante dans ce pays.