Un journaliste local battu à mort par des pêcheurs
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Suon Chan, journaliste local de 44 ans a été battu à mort par un groupe de pêcheurs à la sortie de son domicile, à Kampong Chhnang dans la soirée du 1er février. Ses articles sur la pêche illégale pourraient être la cause de cette attaque.
“Reporters sans frontières est horrifiée par ce meurtre. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille de Suon Chan. Tout comme le Cambodian Center for Independent Media (CCIM) et les Nations Unies, nous appelons les autorités à faire la lumière sur cet acte sauvage, à ne pas écarter la piste professionnelle et à présenter les coupables devant la justice dans les plus brefs délais. Si la thèse du mobile journalistique est confirmée, cette attaque constituera une nouvelle violation de la liberté de l’information dans le pays. Il est impératif qu’une enquête solide soit menée, afin que cesse au Cambodge la tradition de l’impunité pour les meurtriers de journalistes” déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie Pacifique de Reporters sans frontières.
Sorti de chez lui pour acheter des cigarettes, Suon Chan, journaliste pour le journal en language khmer Meakea Kampuchea (Cambodia’s way) a été attaqué samedi soir par dix pêcheurs. Selon la police locale, quatre d’entre-eux se seraient acharnés sur lui à l’aide de tiges de bambou et de pierres. Souffrant d’importantes blessures à la tête et au cou, il a perdu conscience et est décédé sur le chemin de l’hôpital. Deux de ses amis, qui l’ont entendu crier se sont précipités pour l’aider, et se sont fait rouer de coups à leur tour. Ils ont été emmenés à l’hôpital pour être soignés.
Les coupables sont parvenus à prendre la fuite, mais selon le chef de la police de la commune de Peam Chhkork, Duong Vuthy, les quatre suspects auraient été identifiés et seraient actuellement activement recherchés.
Ce dernier a déclaré que les articles de Suon Chan sur les activités de pêche illégale dans la commune pourraient être la raison de l’attaque, avant de se rétracter et d’annoncer que la police enquêtait toujours sur le mobile du crime. Ses articles avaient en effet servi à la police qui avait pris des sanctions contre des pêcheurs, qui pourraient être les auteurs de l’attaque.
Le Cambodge, tristement connu pour l'impunité dont bénéficient les agresseurs des acteurs de l’information, se situe à la 143ème place sur 179 au classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Reporters sans frontières publie le document du CCIM qui liste les douze journalistes assassinés depuis depuis dix ans dans le pays, et dont les meurtres sont toujours impunis à ce jour : voir le document
Publié le
Updated on
20.01.2016