Un journaliste indépendant en détention préventive
Reporters sans frontières est indignée par l'arrestation et la mise à l'isolement d'Armando Betancourt, collaborateur indépendant de Nueva Prensa Cubana, le 23 mai 2006 à Camagüey. Le journaliste couvrait une expulsion musclée de la Police nationale révolutionnaire (PNR) au moment de son arrestation. Sa famille n'a pas eu le droit de lui rendre visite.
Reporters sans frontières est indignée par l'arrestation, le 23 mai 2006 à Camagüey (Centre), d'Armando Betancourt, collaborateur indépendant de Nueva Prensa Cubana. Le journaliste a été placé à l'isolement dans une cellule de la Police nationale révolutionnaire (PNR). “Nous condamnons fermement l'arrestation arbitraire et la mise à l'isolement d'Armando Betancourt. Si la police de Camagüey était dans son droit en expulsant les occupants illégaux d'un terrain, en quoi la dérange-t-il qu'un journaliste en rende compte ? En arrêtant un journaliste devenu témoin gênant, les autorités avouent implicitement leur volonté de censurer l'information. Armando Betancourt doit être relâché sans délai“, a déclaré Reporters sans frontières. Le 23 mai, la police a tenté d'expulser des familles qui squattaient dans une décharge à Camagüey. Armando Betancourt s'est rendu sur les lieux pour couvrir l'événement. Le journaliste a commencé à interroger les personnes présentes, qui protestaient contre le caractère musclé de l'intervention. Selon le dissident Ernesto Corría, le journaliste a été approché par la police à qui il a dû décliner son identité. Il se serait présenté comme journaliste indépendant. Il a aussitôt été arrêté, sommé de monter dans un camion puis transporté à un poste de la PNR, rue Avellaneda. Le 29 mai, il a été transféré à la troisième unité de la PNR à Camagüey. Ses parents et son épouse n'ont pas été autorisés à le rencontrer et sa situation actuelle demeure inconnue. La police a déclaré que le journaliste était inculpé de “désordre public”. Toujours selon Ernesto Corría, d'autres personnes présentes lors des expulsions ont été, elles aussi, arrêtées. Les forces de police ont, par ailleurs, annoncé que la famille d'Armando Betancourt serait autorisée à lui rendre visite le 31 mai, s'il est encore détenu au sein de la troisième unité. Il a, cependant, été refusé à la famille de lui faire parvenir des vêtements. Selon un interlocuteur de Reporters sans frontières, Armando Betancourt a reçu de nombreux coups de la part de la police et présente d'importantes contusions, ce qui expliquerait sa mise à l'isolement.