Un journaliste gravement blessé lors d’une tentative d’assassinat

Un journaliste de la radio dwEB à Nabua (province de Camarines Sur, Est), Miguel Belen, a été gravement blessé par balles dans la soirée du 9 juillet 2010, alors qu’il était en chemin vers son domicile, dans la ville d’Iriga. Deux hommes armés circulant à moto ont tiré à quatre reprises au moins sur le journaliste. Ce dernier, hospitalisé dans un état grave, a été placé sous protection policière.

"Ce nouveau cas de violence postélectorale contre un journaliste souligne l’échec des autorités en matière de sécurité des professionnels des médias et l’urgence qu’il y a pour le nouveau président Noynoy Aquino à lutter efficacement contre l’impunité des agresseurs et assassins de journalistes”, a déclaré Reporters sans frontières.

"Les récentes déclarations de la ministre de la Justice, annonçant la création prochaine d’un nouvel organisme chargé de renforcer la lutte contre les violences visant les journalistes, sont encourageantes, mais seuls les résultats diront s’il s’agit d’une réponse appropriée" , a poursuivi l’organisation de défense de la liberté de la presse.

Miguel Belen, 48 ans, journaliste radio, avait pris part à la campagne électorale d’un homme politique local qui avait remporté un siège à la Chambre des représentants lors des dernières élections. La piste politique est l’une des hypothèses explorées par la police, le journaliste ayant, selon les forces de l’ordre, fait l’objet de menaces de la part de ses adversaires lors de la dernière campagne.

Miguel Belen est la quatrième victime en moins d’un mois de graves attaques contre les journalistes, qui se sont soldées par la mort de Joselito Agustin (DZJC Aksyon Radyo) et de Desidario Camangyan (Sunshine FM radio), les 15 et 14 juin derniers, et par celle de Nestor Bedolido (Kastigador) lui aussi abattu, dans la soirée du 19 juin.

Le 10 juillet, la ministre de la Justice, Leila de Lima, a déclaré à des représentants du Club national de la presse (NPC) qu’ordre avait été donné de créer une force spéciale chargée d’assurer une meilleure protection des journalistes. Ce n’est pas la première initiative des autorités en ce sens. Depuis 2007, un détachement spécial (Task force 211) a été institué. Il est spécifiquement chargé d’élucider et de prévenir les cas de violences politiques.