Un journaliste de l'agence de presse russe RIA-Novosti, Viktor Panov, a été détenu par les autorités turkmènes durant 15 jours à Achkhabad avant d'être expulsé vers la Russie le 12 mars 2005. Les autorités l'accuseraient d'espionnage au profit de Moscou. Reporters sans frontières est indignée de cette nouvelle atteinte à la liberté de la presse au pays du « Turkmenbachi ».
Viktor Panov, journaliste pour l'agence de presse russe RIA-Novosti, a été expulsé vers la Russie, le 12 mars 2005, après avoir passé 15 jours en détention à Achkhabad. Les autorités turkmènes l'accuseraient d'espionnage au profit de Moscou, d'après un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.
Reporters sans frontières « exprime son indignation quant à la façon dont les autorités turkmènes ont traité Viktor Panov. Si la Russie et le Turkménistan ne sont pas en très bons termes depuis 1991, les journalistes ne doivent pas en subir les conséquences en étant retenus, puis expulsés manu militari du pays. L'expulsion de Viktor Panov constitue une nouvelle atteinte à la liberté de la presse dans un pays où le pluralisme des opinions a totalement disparu » a déclaré l'organisation.
Le journaliste, qui possède la double nationalité turkmène et russe, a d'abord été retenu plusieurs heures par des agents de sécurité le
23 février, officiellement pour cause de « hooliganisme ». Le lendemain, Viktor Panov a été arrêté par deux membres du ministère des Affaires étrangères turkmène, puis mis en détention jusqu'à son expulsion vers la Russie le 12 mars.
Selon Mémorial, centre russe de défense des droits de l'homme, des témoins ont aperçu le journaliste menotté, entouré par plusieurs agents turkmènes en civil et mis de force dans un avion à l'aéroport d'Achkhabad à destination de Moscou.
La Russie et le Turkménistan ont des relations tendues depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, la Russie s'intéressant de près aux réserves de gaz de son voisin mais n'appréciant pas du tout la façon dont le pouvoir, sous la houlette du « père de tous les Turkmènes » Separmourad Nyazov, traite la minorité russe.
Depuis 1985, ce dernier dirige le pays d'une main de fer, et tous les médias sont devenus un outil de propagande au service du « Turkmenbachi », président à vie. Les rares journalistes étrangers encore présents sur place sont « invités » à quitter le Turkménistan et les expulsions ne sont pas rares.