Un journaliste enlevé et tabassé

Jamal Amer, rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant al-Wassat, a été enlevé et tabassé par des hommes armés dans la nuit du 22 au 23 août 2005. « Nous condamnons avec vigueur l'enlèvement et l'agression physique dont Jamal Amer a été victime. Bien que le président Saleh ait exprimé, à plusieurs reprises, son soutien à la liberté de la presse, les médias indépendants au Yemen restent soumis à de nombreuses pressions. Cette affaire vient rappeler qu'il est encore difficile d'exercer le métier de journaliste de manière indépendante dans ce pays. Nous demandons au ministère de l'Intérieur de mener une enquête approfondie afin d'identifier les auteurs de cet enlèvement », a déclaré Reporters sans frontières. Contacté par l'organisation, Jamal Amer a confié avoir été enlevé par des hommes armés qui l'attendaient devant son domicile, à Sanaa. Ses ravisseurs l'ont fait monter dans une voiture de la garde présidentielle avant de le conduire dans un lieu isolé, en dehors de la capitale. Jamal Amer avait les yeux bandés durant le voyage et, même s'il se souvient avoir changé de véhicule, il est incapable de situer l'endroit où ses kidnappeurs l'ont emmené. Arrivés à destination, ses ravisseurs l'ont interrogé sur ses collaborateurs de al-Wassat. Ils lui ont également intimé l'ordre de dévoiler les sources de certains de ses articles et l'ont mis en garde contre de prochaines représailles, avant de le passer à tabac. Le rapt de Jamal Amer aura duré sept heures. De retour à Sanaa, le journaliste s'est empressé d'aller déposer une plainte auprès du ministère de l'Intérieur. Aucune suite n'a été donnée à sa démarche. Al-Wassat avait dernièrement publié plusieurs articles critiquant le gouvernement du président Ali Abdallah Saleh. L'un de ces articles critiquait notamment la répression menée par le gouvernement yéménite le mois dernier, lors des manifestations consécutives à la hausse du prix du carburant. Les émeutes avaient fait 22 morts.
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Updated on 20.01.2016